Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MALOUVIER, Guy “Gui SEGUR” ; “Gui MASLOBIER”

Né à Malakoff le 15 jenvier 1938 — Corecteur ; Ingénieur — FA — ORA — FACO — CIRA — Paris — Chantilly
Article mis en ligne le 4 août 2023
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Né dans une famille d’origine limousine, d’un père artisan et d’une mère couturière, qui s’était établie à Montreuil-sous-Bois, Guy Malouvier avait fait des études d’économie d’abord à Paris puis à Barcelone (1959-1960) où il rencontra sa future compagne, Celia Polo Domech et devint anarchiste après être entré en contact avec des militants de la CNT clandestine.

A son retour en France où il avait adhéré à la Fédération anarchiste, il fut mobilisé dans le 91e régiment d’artillerie de marine (RIMA) et envoyé en mars 1961 en Algérie.

Basé en Kabylie à Palestro (aujourd’hui Lakhdaria) ill y fit très vite partie d’un petit groupe de soldats et sous-officiers (dont un prêtre ouvrier et un militant communiste) favorables à l’indépendance et qui étaient entrés en contact avec le FLN auquel ils fournissaient des uniformes volés dans les réserves, à l’exception toutefois des « casquettes Bigeard » dont la gestion était particulièrement surveillée. Lors du puitsch des généraux (avril 1961) des cadres du FLN lui avaient proposé de passer au maquis, ce qu’il ne fit pas. Lors des accords d’Évian (mars 1962) des algériens qui manifestaient à Palestro, l’avaient reconnu et l’avaient photographié avec eux.

A son retour d’Algérie, il épousa en décembre 1962 Celia Polo dont il eut un fils, Alexandre, né en 1963, et adhéra au groupe de Montreuil de la FA dont l’un des responsables était Robert Pannier et où, lors du congrès de mai 1964 il fut intégré au comité de rédaction du Monde libertaire et au secrétariat des relations internationale où il avait remplacé Marc Prevôtel et qu’il allait contribuer à développer. Le plus souvent sous le pseudonyme de Guy Segur, il y fut l’auteur de nombreux articles sur l’histoire du mouvement anarchiste français et international.

De 1963 à 1980 il travailla comme correcteur ou secrétaire de rédaction pour diverses maisons d’édition (Hachette, Régine Desforges, Fayard).

Après avoir déménagé à Chantilly, Guy Malouvier fut le co-fondateur et directeur de la revue littéraire Le Puits de l’ermite (1965-1979, 32 numéros) à laquelle collaborèrent entre autres plusieurs libertaires dont Raymon Beyeler également militant de l’ORA, Gérard Bodinier, Pierre Boujut, J. Garcia Tella et Jimmy Gladiator,

Comme beaucoup de jeunes militants de la région sud de Paris, il était partisan de l’organisation et fit partie du noyau qui autour de Maurice Fayolle allait former l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) d’abord comme une tendance au sein de la FA.

Secrétaire aux relations internationales, il fut chargé lors du congrès de la FA tenu les 28-30 mai 1966 de représenter la FA au sein de la commission préparatoire d’un congrès international dont étaient membres Georges Grigoroff Balkansky (Union des anarchistes bulgares), Kan Eguchi (Fédération anarchiste japonaise), Umberto Marzocchi (Fédération anarchiste Italienne), H. Natalis (Mouvement anarchiste de Belgique), Mariano Ocaña et Palau (Fédération Anarchiste Ibérique). Il fut nommé secrétaire de la Commission et chargé de l’édition du Bulletin de la commission préparatoire du congrès- CIFA (Paris, 11 numéros de septembre 1966 à août 1968).

Lors du congrès international tenu à Carrare (31 août — 5 septembre 1968), il fut avec entre autres Michel Cavalier et Richard Perez l’un des délégués de la tendance organisationnelle de la FA dont les autres délégués étaient Maurice Joyeux, Suzy Chevet et René Bianco. Il y fut nommé secrétaire de l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA) et de sa commission de relations (CRIFA) et assura l’édition du Bulletin de la CRIFA (Paris, 10 numéros de novembre 1968 à mai-juin 1971). Les autres membres du secrétariat de la CRIFA — Michel Cavallier, Robert Guillaume, Solange Nuñez, Richard Perez et Jean Roy étaient tous membres de l’ORA.

Lors du congrès la FA à Bordeaux en mai 1967 la tendance ORA était officiellement apparue et avait attiré de nouveaux membres dont Daniel Florac, Antonio Ariste, Ramon Finster et même Pol Chenard et semble-t-il Maurice Joyeux.

Comme tous les militants de l’ORA, Guy Malouvier avait participé aux événements de mai-juin 1968, particulièremnt à la Sorbonne occupée où l’ORA avait un local à l’escalier E et tenait une table de presse dans la cour et où son fils Alexandre fréquentait « la crèche » qui y avait été organisée. Les militants de l’ORA furent particulièrement actif lors de la nuit des barricades (10 mai) dans le quartier Mouffetard-Contrescarpe.

En novembre 1968, lors du congrès de la FA à Marseille, les militants de l’ORA qui avaient été alors accusés de « fractionnisme », avaient quitté la salle en chantant L’Internationale et avaient été démis de leurs responsabilités au sein de la FA.

Dès avril 1969 l’ORA publia alors son propre journal L’Insurgé dont G. Malouvier, M. Cavallier et Ramon Finster étaient entre autres membres de la rédaction. Il y fut notamment l’auteur de plusieurs articles de la rubrique internationale. Il pparticipa égaiement à la rédaction de Front Libertaire, le nouvel organe de l’ORA (articles sur les luttes de libération nationale et rubrique internationale). Parallèlement il co-fondait avec entre autres Joan Pau Verdier et Gérard Bodinier la Fédération anarchiste communiste d’Occitanie (FACO) qui éditait la revue Occitanie Libertaire sous-titrée Ome d’oc as drot a la paraula(Paris, janvier 1970 à novembre 1975, 8 numéros) ainsi que des cours ronéotés d’occitan. Il y signait ses articles le plus souvent sour le nom de Gui Maslobier.

Militant du groupe Albert Camus (14e arr) de l’ORA, il fut nommé secrétaire aux relations internationales du Collectif national provisoire de cette organisation, désigné los d’une rencontre nationale tenue les 29-30 mars 1970 au local de la CNT espagnole rue Sainte-Marthe et à laquelle avaient participé 42 délégués représentant 14 groupes. Les autres membres de ce CN étaient Maurice Fayolle, Pierre Comte (relations intérieures), Jean Luc Redlinsk (relations intérieures et Bulletin intérieur) i, Michel Cavallier (relations extérieures), Solange Nuñez (trésorerie nationale) et Patrice Duquesne (commissaire aux comptes).

Malouvier fut avec J. L. Redlinski le représentant de l’ORA au comité de gestion du nouveau local de la rue des Vignoles. Ce comité constitué le 25 septembre 1970 comprenait également Capellas (FL de Pari), L. Montoliu et Terraza (SIA), D. Fuentes et Peralta (Zone nord MLE), Bazes et Amado Marcellan (Jeunesses Anarcho syndicalistes) [cf. : Circulaire n°1, 25 septembre 1970, du Comité de gestion]. En janvier 1972 il fut remplacé au secrétariat du comité de gestion par Patrick Ferrage (ORA)

Au printemps 1971 il démissionna de l’ORA pour pouvoir se consacrer uniquement au développement de la FACO. Lors de la encontre nationale de l’ORA les 5-6 juin 1971 à Paris, il avait accepté d’assurer le secrétariat de la CRIFA jusqu’au congrès international de août. Il fut ensuite remplacé aux relations internationales de l’ORA par Rolf Dupuy.

Lors du congrès international il fut avec Michel Cavallier, Marco (Rouen) et Michèle (Vincennes) l’un des délégués de l’ORA. Après le con, grès, le secrétariat de la CRIFA fut assumé par Umberto Marzocchi (FA italienne).

LOrs d’une rencontre nationale de l’ORA tenue à Arles en mars (?) 1972 une majorité de militants se prononça contre l’attribution à la FACO d’un local rue des Vignoles, n’acceptant pas « L’autonomie d’un mouvement régionaliste par rapport à une organisation spécifique ». Toutefois, semble-t-il pour des raisons financières, un bureau fut ensuite attribué à la FACO rue des Vignoles.

Après les oppositions auxquelles il se trouva confronté avec une majorité des militants de l’ORA à propos des luttes de libération nationale et après la disparition de la FACO en 1976, il cessa d’appartenir à une organisation militante.

Il en profita pour s’intéresser à l’histoire du mouvement anarchiste yiddish ainsi qu’à la localisation des vieux cimetières juifs abandonnés et à l’étude des leurs stèles.

En 1979, aux cotés de Roland Biard, il fut le rédacteur des deux premiers numéros du bulletin Anarchives (Paris, juin et décembre 1979) le bulletin de la Fédération internationale des centres d’études et de documentation libertaires (FICEDL) constituée à Marseille lors d’une rencontre internationale les 14-16 avril 1979. Le bulletin fut ensuite transféré à Marseille (1979-1981, 10 numéros), Barcelone (1981-1982, 2 numéros) et Genève (1983).

Au printemps 1980 il fut avec Roland Biard à l’origine de la publication des « Cahiers Max Nettlau » (Viry-Chatillon, 4 numéros de l’automne 1980 à juin 1982 précédés d’un numéro 0 en avril 1980) sous-titrés « bulletin de recherche sur la théorie, l’histoire et la bibliographie du mouvement anarchiste international ». En 1980 il s’occupait également d’une souscription ouverte pour permettre à Alexandre Skirda de publier les ouvrages « Les anarchistes et l’organisation » et les « Écrits politiques » de Nestor Makhno.

A partir de 1983 Guy Malouvier travailla comme cadre dans diverses entreprises métallurgiques de la région parisienne jusqu’à sa retraite en 1999 où il adhéra alors à la CNT (1999-2003) puis en 2007 à Alternative libertaire.

Guy Malouvier (Tolède, août 2018)

Œuvres : [outre de très nobreux articles dans les journaux et bulletins cités ci-dessus] — Analyse bibliographique, thématique et onomastique du Bulletin (1966-1968) publié par la Commission préparatoire du Congrès international de Fédérations anarchistes de Carrare (in « Cahiers Max Nettlau, n°1) :


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