Vers 1918 Eremenko (orthographié aussi Ieremenko) était officier cosaque dans une armée blanche (Denikine ?) en Ukraine. Fait prisonnier par les Makhnovistes alors qu’il convoyait un important chargement de blé, — sans doute en janvier 1919 lorsque les Makhnovistes avaient repoussé les troupes de Denikine vers la mer d’Azov et avaient saisi une centaine de wagons de blé (cf. Voline La révolution inconnue) — il lui avait été proposé de rallier la Makhnovtscina, ce qu’il avait accepté, Il avait ensuite participé à de nombreux combats jusqu’à la défaite du mouvement et au passage en Pologne.
Il était ensuite (en 1926 ?) passé en France où il allait exercer divers métiers, dont celui de jockey.
En 1970 il résidait à Paris où il travaillait sur des chantiers de rénovation d’appartements. En juillet 1970, le compagnon R. Beyeler, qui travaillait sur l’un de ces chantiers, l’avait rencontré. Emernko avait fait l’éloge de Nestor Makhno « qu’il jugeait généreux et d’un grand courage » et de son armée où il avait a rencontré « la fraternité d’armes, sans reproche sur son passé à l’ennemi blanc ». Il avait ajouté que contrairement aux allégations mensongères répandues ici ou là, Makhno était un authentique révolutionnaire et que l’antisémitisme lui était totalement étranger.
L’un de ses frères, Andrei (1892-1970) bolchévique, serait ensuite devenu général dans l’armée rouge et s’était illustré pendant la seconde guerre mondiale, notamment à Stalingrad puis avait été nommé Maréchal de l’Union soviètique en 1955.