Eugène Audouard était sans doute originaire de Mortagne sur Sèvre (Vendée) et avait été fiché pour avoir « tenu des propos anarchistes ». En juillet 1894 il avait été arrêté dans la région de La Roche sur Yon, par la gendarmerie pour « coups » puis avait disparu après avoir été relaxé par le Parquet : la gendarmerie ayant omis de précise dans son procès-verbal qu’il était soumis « à surveilance spéciale », il avait bénéficié d’un non-lieu au grand dam du préfet de la Vendée qui suggéra aux autorités de désormais adresser aux parquets les listes de tous les individus soumis à surveilance.
En août 1896, la gendarmerie de Saintes avait investi une « maison inhabitée » à Talmont (Charente-Inférieure) et avait procèdé à l’arrestation d’une « bande » de neuf « malfaiteurs qui dévastaient et terrorisaient la contrée », tous ouvriers ou travailleurs exerçant des petits métiers. Parmi eux, Eugène Audouard, trente-quatre ans, « chanteur ambulant » (ou encore « marchand de chansons »), « signalé et recherché comme dangereux anarchiste ». Ils furent tous condamnés et incarcérés pour vol, vagabondage, mendicité en réunion, effraction avec escalade.
Il se confond peut-être avec un « vannier ambulant » du même nom, « sans domicile fixe », associé à « une bande nomades » de cinq membres qui, là encore, selon la presse, écumait les campagnes du département de l’Aube. Eugène Audouard avit été condamné à trois mois de prison pour vol et tentative par le tribunal correctionnel d’Arcis-sur-Aube le 3 mai 1895.
Avec d’autres compagnons sur le trimard, il fut de nouveau condamné et écroué pour mendicité et vagabondage le 22 juin 1899.