Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PICCIUTI, Armando

Né à Rome le 24 août 1875 — mort le 24 novembre 1956 — Ouvrier fondeur ; mécanicien — UAI — Bologne — Rome
Article mis en ligne le 7 juin 2020
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Armando Picciuti

C’est encore très jeune que Armando Picciuti, qui n‘avait fait que des études primaires, avait adhéré au mouvement anarchiste.

Fin octobre 1908 il s’était installé à Bologne. Marié, il avait trois enfants, dont le fils aîné Giovanni (né en 1898), connu sous le nom de Giovannino, sera anarchiste et dans sa jeunesse, fréquentera la maison de Luigi Fabbri à Corticella.

A. Picciuti faisait partie de l’Union métallurgique qui, en partie grâce à son influence et à celle de Clodoveo Bonazzi, resta majoritaire dans l’ancienne Chambre du travail (CDL), dirigée par des anarchistes révolutionnaires et des syndicalistes, même après la scission de janvier 1913 et la naissance d’une CdL réformiste à Bologne.

En contact avec Armando Borghi et Luigi Fabbri, il essaya de réactiver les forces anarchistes locales en établissant avec d’autres le “Fascio libertarioi Bolonese”, qui adhèra à l’Union anarchiste d’Émilie Romagne (UAER) et au Comité d’action internationaliste anarchiste (CAIA) dirigée à Rome par Temistocle Monticelli.

En 1919, il était mécanicien dans le garage Fiat à l’extérieur de Porta Saffi. Dans la « Notice biographique du 31 juillet 1919 », établi par la police, il est décrit comme « de caractère sombre et taciturne », « éduqué avec tout le monde », « d’intelligence modérée, mais peu de culture ». Après avoir souligné qu’il était un « travailleur assidu » et qu’il « se comporte bien » envers la famille, il était noté que Picciuti était « très apprécié par ses coreligionnaires » et qu’il avait « une certaine influence dans les partis subversifs locaux », limité à Bologne « et plus particulièrement dans la classe ouvrière.”
Il collaborait avec des journaux anarchistes et n’avait pas de casier judiciaire.

Il participa à la conférence régionale UAER des 18 et 19 avril 1920, votant sur la motion de Pietro Comastri (dans laquelle, selon des sources policières, « Le temps de la révolution est venu et aura lieu le 1er mai »).

Après le Congrès de l’UAI à Bologne (1-4 juillet 1920), il devint officiellement le secrétaire de la Commission de correspondance de l’organisation, signant les communiqués de presse r (en fait rédigés par Luigi Fabbri, qui utilisait également la collaboration étroite d’Aldo Venturini).

Il continua de mener une activité intense et son domicile fut perquisiotonné plusieurs fois à la recherche d’armes, avec des résultats négatifs. Il fut également délégué au 3e Congrès de l’UAI (Ancône, 1-4 novembre 1921).

Il s’installa définitivement à Rome fin 1922 (bien qu’il ait émigré officiellement de Bologne le 7 juin 1923), trouvant du travail dans les fonderies de Rocchi. Tout au long des vingt années fascistes, il sera l’objet d’une étroite surveillance. En octobre 1929, la police notait : « Il professe toujours des principes subversifs », sans pour autant donner lieu à « des allégements particuliers par sa conduite politique ».

Après la guerre, malgré l’âge avancé qui l’avait contraint à limiter son activité politique, il resta fidèle à ses idéaux jusqu’à son décès à Rome en novembre 1956. Membre de l’association “Giordano Bruno”, il a été incinéré.

Dans une notice nécrologique parue dans Umanità nova (25 novembre 1956) A. Borghi, soulignait que Piciuti « avait passé soixante de ses années pour le mouvement anarchiste », qu’on se souviendra de lui « droit, cohérent, actif, infatigable, conciliant pour le bon travail résistant à toutes les ordures hypercritiques ».


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