H. Henriot habitait à Aubervilliers où il fréquentait le groupe libertaire des Quatre-chemins. Il appartenait dès 1897 au syndicat des allumettiers des manufactures de Pantin-Aubervilliers. Syndic à la manufacture de Pantin, il fut l’objet la même année de quinze jours de mise à pied pour avoir pris la tête d’un mouvement de grève (il n’évita le chômage que grâce au soutien actif du syndicat).
Il était trésorier du syndicat des Allumettiers de Pantin-Aubervilliers quand Léon Jouhaux, qui en était secrétaire, fut arrêté avec Libertad en juin 1901, au cours d’une bagarre à Noisy-le-Sec.
En 1903, Henriot fut nommé secrétaire de la Fédération nationale des Allumettiers qui avait son siège social à Pantin. C’est d’ailleurs le 28 juillet de cette même année que celle-ci adhéra à la C.G.T. En juin 1904, Henriot était secrétaire du syndicat des allumettiers de Pantin-Aubervilliers.
Henriot représenta deux fois cette fédération en congrès. Au XIVe congrès national corporatif — 8e de la C.G.T. — et à la conférence des Bourses du Travail tenue à Bourges du 12 au 20 septembre 1904, il se déclara nettement hostile à la représentation proportionnelle. Même chose à Amiens, au IXe congrès de la C.G.T., où il vota l’ordre du jour syndicaliste-révolutionnaire présenté par Griffuelhes.
Henriot mourut prématurément de la tuberculose vers 1907.
Dans le livre de la C.G.T. paru en 1925, l’auteur de l’article relatif à la fédération des allumettiers (Léon Jouhaux ?) l’a caractérisé ainsi : « Considérons-nous dans la même situation que nos frères de l’industrie privée, déclarait notre regretté camarade Henriot.[…] Ne comptons pas sur les autres pour faire notre bonheur : l’homme n’est digne de la liberté que s’il est capable de la conquérir. Ne nous laissons pas entraîner à la remorque des politiciens malgré notre situation particulière [employés de l’État]. […] Sachez le bien, notre avenir n’est pas de nous créer une situation privilégiée, mais d’éduquer nos camarades et de lutter, avec tous, en vue de la transformation émancipatrice de la classe ouvrière.[…] Tels étaient les enseignements que donnait celui qui incarna si bien le syndicalisme révolutionnaire, et qui influa le plus sur l’orientation nettement confédérale et révolutionnaire de la fédération. Par son tact, son esprit de logique et sa forte érudition ouvrière, il avait su conquérir, au sein de la fédération, la confiance de tous et de toutes ; on l’aimait. » (cf. La C.G.T. et le mouvement syndical, Paris, 1925, p. 315 et suiv.)