C’est dans les premières années de l’après guerre qu’Antonio Mairone avait gagné Turin où il avait commencé à fréquenter les milieux libertaires et avait adhéré au cercle libertaire Barrera de Milano. Il participait activement à l’agitation et aux luttes de la période du Biennio rosso. En février 1920 il fut arrêté pour un attentat à l’explosif contre des fascistes. Poursuivi en mars par la cour d’assises de Turin, il fut condamné à 14 ans, 1 mois et 13 jours de réclusion et à deux années de surveillance spéciale.
Amnistié en mai 1925, il fut toutefois maintenu sous surveillance. Après la prise du pouvoir par les fascistes, il il continua d’animer les noyaux anarchistes clandestins, diffusa la presse clandestine, aida à l’expatriation de compagnons et à l’aide aux familles de prisonniers politiques. Fiché comme « élément dangereux », il avait été inscrit comme « à arrêter en cas de possibilités de troubles ». Après le coup d’État franquiste en Espagne, il collabora activement avec notamment les groupes gellistes turinois à la diffusion du bulletin Giustizia e liberta et à l’enrôlement de volontaires pour aller en Espagne, ce qui lui valut d’être arrêté en octobre 1936 et d’être poursuivi pour complot politique et affiliation à une société secrète avant d’être acquitté par « manque de preuves ».
Arrêté par les Allemands lors de la grève de mars 1944 à l’usine Fiat, il fut déporté au camp de concentration de Mauthausen (matricule 58954) ; il fit partie du groupe de 31 ouvriers de la FIAT qui le 16 mars 1944, avec 563 autres personnes (transport n°34), il quitta Bergame à destination de Mauthausen où il devait décéder de faim le 20 avril 1945.