Dictionnaire international des militants anarchistes
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BOCQUET, Émile, Alexandre “LECLERC” ; “REGNIER”
Né à Paris le 31 décembre 1875 - Ouvrier menuisier ébéniste – Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)
Article mis en ligne le 17 août 2018
dernière modification le 29 octobre 2023

par Dominique Petit, R.D.
Émile Bocquet

Émile Bocquet avait un dossier à la Préfecture de police enregistré sous le n° 312.169.

Le 27 mai 1892, Bocquet était condamné par le tribunal de Paris, pour outrages à 6 jours de prison et le 18 octobre 1893, à 10 jours de prison pour le même motif.

Bocquet travaillait rarement, fréquentait « les rôdeurs des Ternes et de Levallois et les filles de mauvaise vie » selon un rapport de police qui indiquait également qu’il passait pour être un souteneur.

Avec Bamboche, Charles François, Dupit, Charrier, Jourdan, Bondon, il aurait fait partie de la bande dite du Point du Jour, organisation en vue de dévaliser la banlieue parisienne et où l’on chercha même à fabriquer des explosifs pour venger Vaillant et terroriser les bourgeois. Au sujet de la bande de Levallois-Perret voir Spannagel et Vinchon.

Le 18 février 1894, une perquisition était effectuée à son domicile, dans le 7e arrondissement de Paris, par le commissaire Chapel et ne donna aucun résultat. Il ne fut pas incarcéré, à la suite de la perquisition.

Le 8 mars, le préfet de police avait délivré un mandat de perquisition et d’amener à l’encontre d’Émile Bocquet dit Leclère (ou Leclerc) mais lorsque le commissaire se présenta à son domicile, il était parti sans laisser d’adresse.

Le 14 avril 1894, Blanche Désirée Gaspard, sa maîtresse, avait été déférée devant la justice pour vol avec effraction et Bocquet pour complicité.

Le 4 juillet 1894, le commissaire de police de Levallois-Perret fit une descente dans un garni, situé 21 rue Valentin, signalé comme le refuge habituel des « filles de débauche » et des souteneurs. Il arrêta douze souteneurs et trois prostituées, ainsi que quatre anarchistes dont les agissements avaient été signalés à la Préfecture de police. Surpris par l’arrivée inattendue des agents, ils essayèrent de résister mais ils furent rapidement maîtrisés, il s’agissait de Jean Bouchet, Joseph Gama, Jules Chatillon et Émile Bocquet.
Le commissaire trouva Bocquet couché dans la chambre n°36. Bocquet dormait dans le garni depuis le 6 juin 1894, pour un loyer de 16 francs par mois. Il déclara à la police qu’il mangeait tantôt chez son père qui tenait un petit commerce d’épicerie, tantôt chez sa sœur et travaillait chez eux.
La sœur de Bocquet ne confirma pas ses propos, disant qu’elle ne voulait plus recevoir son frère depuis longtemps à cause de sa conduite déplorable.
Le commissaire apprenait par la logeuse que Bocquet logeait ordinairement avec « une femme de mauvaise vie », Blanche Gaspard. Elle lui raconta que Bocquet ne travaillait pas et qu’elle le voyait partir le soir avec sa maîtresse et rentrer tard dans la nuit.

Il fut mis à la disposition de la justice pour « vagabondage spécial » (proxénétisme) et affiliation à une association de malfaiteurs. Le 6 juillet il fut incarcéré à la prison de Mazas dont il fut libéré le 13 août 1894.

Blanche Gaspard, 17 ans, reconnut fréquenter Bocquet depuis 2 ans mais ne pas vivre avec lui et habiter chez ses parents, elle exerçait la profession d’ouvrière couturière qui lui assurait un salaire de 2, 50 francs par jour. Son père déclara à la police que Bocquet avait détourné sa fille, qu’il l’avait gardée quelques temps avec lui mais qu’elle l’aurait quitté en raison de coups qu’il lui donnait.

Zecht, marchand forain, reconnaissait employer Bocquet dans un stand de tir irrégulièrement de une à trois fois par semaine, pour un salaire de 5 francs par jour.

Le 27 juin 1895, le juge d’instruction Henri Meyer prenait une ordonnance de non-lieu concernant l’accusation d’association de malfaiteurs et de « vagabondage spécial ».


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