Militant libertaire et de la Bourse du travail à Alger d’où il collaborait en 1905 aux Temps nouveaux (Paris), Isidore Escalais avait participé en 1906 à la colonie libertaire Ciorfoli établie à Cognocoli (Corse) à une trentaine de kilomètres d’Ajaccio et qui compta six membres : Escalais, sa compagne Louise et leur fille âgée de 6 ans, Marcel Ducher, Borgiali et sa compagne. Dans une lettre datée du 7 février 1906, il écrivait “…bientôt nous créerons une nouvelle cellule de l’Humanité Future. Par ces temps de veulerie et de crétinisme c’est encore une belle œuvre à tenter pour éclairer ceux qui ne savent pas ». Les colons arrivèrent en avril 1906 et commencèrent à exploiter un potager, un cheptel (cochons, chèvres, poules, lapins, pigeons) et à réunir un outillage de menuiserie en vue de la fabrication de meubles pour les paysans des alentours. « La colonie a une contenance de 9 hectares, un maquis, terres labourables, châtaigneraies et bois de chênes verts ; une source sort au milieu du terrain et se jette dans une petite rivière qui limite la colonie”) (cf. Les Temps nouveaux, 4 août 1906).
En novembre 1906, alors qu’il était absent, sa compagne et leur fillette partaient avec M. Ducher à Bastia d’où finalement à la fin du mois Louise et l’enfant rejoindront Isidore à Marseille. Ce même mois de novembre la famille Borgiali quittait également la colonie qui fut dissoute début 1907. En janvier 1907 Louise Escalaïs et sa fillette quittaient une nouvelle fois le domicile conjugal et s’embarquaient avec Ducher à destination de l’Amérique du sud. Toutefois, suite à l’hospitalisation à Dakar de Ducher atteint de typhoïde, Louise revenait à Marseille avec sa fille pour tenter de reprendre la vie commune avec Isidore qui refusa et intenta une procédure de divorce. Il séjourna par la suite à plusieurs reprises à Cognocoli, prit une nouvelle compagne et, en compagnie de sa file, se fixa en Corse.
I. Escalaïs fit un article sur l’expérience de la Colonie dans Le Libertaire daté du 13 octobre 1907.
Après la première guerre mondiale, Isidore Escalaïs adhéra au parti socialiste SFIO (voir sa notice dans le Maitron).