Dictionnaire international des militants anarchistes
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RICHAUD, César, Germain, Étienne de
Né le 25 mars 1879 à Charleville (Ardennes) – mort en 1929 - Tailleur ; Ouvrier presseur ; journalier – Lyon (Rhône) - Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire)
Article mis en ligne le 1er juin 2018
dernière modification le 27 octobre 2023

par Laurent Gallet, R.D.

Étienne De Richaud fut signalé comme anarchiste en juin 1896.

Venant de Lyon, il était en 1900 à Montceau-les-Mines où il était l’un des animateurs du groupe La Bibliothèque d’éducation libertaire fondée par F. Guillon et B. Broutchoux… Il signa une affiche intitulée « Protestation » à la suite de calomnies du journal socialiste L’Union républicaine accusant les anars d’être des mouchards en août suite à une manifestation et une bagarre contre les mouchards (ou contre des jaunes ou anticléricale). Le 9 novembre 1900 il alla à Saint-Vallier pour donner une conférence antimilitariste aux jeunes conscrits. Le lendemain à Montceau il était le secréatire du bureau d’une conférence antimilitariste où prirent la parole Léo Sivatsy, Chalot secrétaire du suyndicat des mineurs et Florimond du Comité central révolutionnaire de Paris. Ce même mois il serait allé à Roanne avec notamment Léo Sivasty pour y faire une conférence. Selon la police il profitait également de chaque enterrement civil pour y faire un petit discours libertaire.

Le 7 mars 1901, un grand meeting organisé par la Jeunesse antisémite et nationaliste de Lyon fut l’occasion d’échauffourées. Une cinquantaine de militants anarchistes aidés de quelques étudiants socialistes prirent d’assaut la tribune et parvinrent à s’en rendre maître. La bagarre générale qui prit corps se termina par l’évacuation des nationalistes. De Richaud était de l’expédition. Quelques jours plus tard, il ratissait avec une soixantaine d’autres anarchistes armés de cannes les rues et les cafés de Lyon pour y déloger les antisémites, sans succès toutefois.

En mars 1901, il figura parmi les membres fondateurs du groupe L’idée nouvelle qui tint ses réunions au café de l’Isère, 26 rue Paul Bert. Le groupe poursuivait un but d’instruction et d’éducation sociale.

Le 9 janvier 1902, lors d’une conférence publique faite par Liard-Courtois à la Bourse du travail, De Richaud fut présent dans la salle en tenue militaire.

De Richaud qui avait été signalé disparue de Lyon, avait été signalé de passage dans la Marne au début des années 1900 et faisant de la propagande dans les villages où il passait.

Le 17 juillet 1907, il fut écroué avec Pierre Dumas, inculpé d’avoir provoqué directement au crime de meurtre et Dumas, d’avoir provoqué directement à l’incendie. Les infractions furent commises dans des discours proférés en réunion publique le 22 juin précédent. Lors de cette réunion, De Richaud avait invectivé les commissaires de police de la Guillotière et de Saint-Louis. Par arrêt de la cour d’assises du Rhône en date du 28 novembre 1907, De Richaud fut déclaré coupable de provocation directe non suivie d’effet au crime de meurtre et injures à agent et condamné à la peine de deux ans d’emprisonnement. Dans le même temps, Pierre Dumas fut condamné à dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis, ayant bénéficié de circonstances atténuantes.
Le 29 novembre, le lendemain du procès, ils repassèrent en jugement avec 20 co-accusés. La prévention les accusait de provocation non suivie d’effet au meurtre et au pillage pour avoir signé et placardé une affiche antimilitariste Bravo l’armée antimilitariste, glorifiant les mutins du 17e régiment qui à Narbonne avaient mis crosse en l’air. Trois d’entre eux avaient choisi Gustave Hervé comme défenseur. Au cours du procès, l’un des avocats avait appelé à “séparer le bon grain de l’ivraie” en demandant l’acquittement de son client, qui avait manifesté ses regrets, tout en souhaitant la condamnation des autres accusés, une vingtaine de compagnons. Toutefois, le jury rapporta un verdict d’acquittement général et seul De Richaud, condamné la veille, ne fut pas libéré.

Dans la nuit de jeudi 27 au vendredi 28 juin 1912, des affiches antimilitaristes furent apposées sur les murs de Lyon. Ces placards furent signés par les anarchistes De Richaud, Laplanche, De Gaudenzi et Dubois, et les antimilitaristes Mathis Émile, Journet et Benas Jean.
Il fut inscrit au carnet B du Rhône sous le numéro 98.

Maurice Moissonnier signale qu’un article nécrologique fut paru dans le Semeur, organe de la Bourse du Travail de Lyon. De Richaud y est caractérisé par « son bon coeur et son mauvais caractère », et décrit comme « un révolté, un actif, un sincère qui paya son action révolutionnaire par de nombreuses années de prison et de multiples passages à tabac ».
Au moment de sa mort, en 1929, il était assez oublié et une trentaine de ses amis seulement l’accompagnèrent à sa dernière demeure.


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