Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
BALLERINI, Olympio
Né le 26 avril 1853 à Florence (Italie) - Cheminot ; Colporteur de journaux – Florence – Nice (Alpes-Maritimes) – Suisse
Article mis en ligne le 7 mai 2018
dernière modification le 27 octobre 2023

par Dominique Petit, R.D.
Olympio Ballerini

En Italie Olympio Balerini avait été cheminot et avait été signalé pour l’active propagande qu’il avait mené auprès des employés dans les diverses gares où il avait travaillé. Il avait été condamné à plusieurs reprises pour « affichage et distribution de manifestes anarchistes » et pour « association de malfaiteurs ». Le 4 juillet 1894 il avait été condamné à Florence à 2 mois de réclusion pour « outrages à agents », puis le 14 décembre 1895, à Florence, à 4 mois et 15 jours pour « association de malfaiteurs ».

Retraité des chemins de fer, il vint s’installer à Nice à la fin des années 1890. Demeurant 24 rue Lepante., Olympio Ballerini avait été signalé dès septembre 1898 comme « anarchiste » par les autorités italiennes et alors qu’il venait tout juste d’arriver à Nice avec sa femme. Il y colportait des journaux, surtout italiens, dont L’Avanti et des journaux anarchistes…

Le 30 mars 1899, la famille Ballerini quittait le logement qu’elle occupait, 1 rue du Lycée, pour aller demeurer 25 quai des Deux Emmanuel, maison Bernard, au 3e étage chez Alberto, cordonnier.

Dans un rapport au préfet du 14 décembre 1899, le commissaire central de Nice notait : « Le père, la mère et le fils continuent à faire une propagande effrénée parmi les ouvriers de la colonie italienne, pour faire des adeptes au parti anarchiste. Ils reçoivent d’Italie les journaux anarchistes ci-après : Le Pro Coatti (?) de Gènes, l’Avenir de Messine et le Cri du peuple de Turin, qu’ils distribuent dans les buvettes fréquentées par les italiens ». ». Une note manuscrite du 12 décembre 1899, émanant du cabinet du préfet, indiquait : « Les appeler, leur donner un avertissement sévère et définitif ».
Le 19 décembre 1899, le commissaire central de Nice, convoqua la famille Ballerini : « Je les ai légèrement admonesté et les ai engagés à cesser de faire de la propagande anarchiste, s’ils ne voulaient pas être expulsés du territoire français ».

Suite à l’attentat en juillet 1890 de G. Bresci contre le Roi d’Itale, Olympio fut arrêté avec sa femme : le 8 août 1900, à sept heures du soir, le commissaire spécial adjoint de Nice, sur ordre de la préfecture partit arrêter Ballerini. Il le trouva assis sur un banc du square Masséna et le conduisit au violon municipal pour la nuit.
Le lendemain à 7 heures du matin, il était ramené à son domicile 9 boulevard de Riquier pour une perquisition. Celle-ci fit découvrir une grande quantité de journaux anarchistes imprimés dans diverses villes italiennes, des lettres et des papiers ainsi que des photographies. Tous ces documents furent saisis et il fut maintenu en détention.
Sa femme Thérèse Fabrini qui était à Paris depuis quelques jours, fut arrêtée à sa descente du train en gare de Nice, à 11h33 le 8 août, en compagnie d’Octave Pellegrin, membre du groupe Les libertaires de Nice, typographe qui l’accompagnait dans ce voyage.
Lors de son interrogatoire, Ballerini avait nié être anarchiste, affirmant vendre des journaux italiens « de toutes nuances, aussi bien des cléricaux que des républicains, des monarchistes, des socialistes ou des anarchistes ». A propos des photographies d’anarchistes trouvées à son domicile, il avait déclaré : « Je ne sais pas si ces personnes sont anarchistes ; ce sont mes amis, voilà tout ».

Avec sa compagne, il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion de France le 18 août 1900. Début septembre il était comme elle, détenu à la maison d’arrêt de Nice où leur condition de détention fut dénoncée dans la presse nationale, en attente d’un transfert en voiture cellulaire. Ils se rendirent en Suisse dans le canton de Genève, mais même ici, après la grève générale d’octobre 1902, ils connurent le même sort. Il sembla y avoir eu une séparation du couple, puisque Thérèse Fabrini se rendit ensuite dans le canton de Vaud, où elle vécut avec Octave Pellegrin.

En 1904, Olympio Ballerini rédigea des notes biographiques, pour la brochure Dalla
Schiavittu alla liberta
(De l’esclavage à la liberté ; les notes d’une femme) écrite par sa femme Teresa et publiée après la mort de celle-ci survenue le 22 juillet 1903.


Dans la même rubrique