Henri Enfroy, encore adolescent, avait été condamné entre 1868 et 1872 à diverses peines de prison pur vols, coups et blessures et outrages.
Au début des années 1880 il était le responsable à la correspondance du groupe révolutionnaire local.
Pour avoir reçu de l’anarchiste Émile Pouget un colis de la brochure antimilitariste À l’armée, à diffuser dans les casernes, Henri Enfroy, militant du groupe anarchiste de Troyes, fut impliqué dans le procès qui s’ouvrit devant la cour d’assises de la Seine, le 21 juin 1883, à la suite d’une manifestation de sans-travail organisée à Paris le 9 mars 1883 et que conduisaient E. Pouget, Louise Michel et Mareuil. À l’audience, Enfroy déclara : « On me reprochera certainement d’avoir subi quatre condamnations pour vol […] Il faut savoir que je suis fils d’une pauvre fille séduite par un bourgeois, abandonnée par son séducteur, que j’ai longtemps connu les angoisses de la misère, de la faim. Il faut savoir que les condamnations ont été prononcées pour vols de fruits, de pommes de terre […] Depuis que je suis devenu socialiste, j’ai toujours vécu de mon travail… » (La Bataille, 22 juin 1883).
Enfroy fut un des promoteurs des premières organisations syndicales à Troyes. Il prit une part active à la création de l’Union syndicale des ouvriers et ouvrières de toutes les industries qu’il dirigea pendant les années 1888-1889 et dont il démissionna à la suite de plusieurs condamnations pour infraction à la loi sur les syndicats professionnels : l’Union comprenait des travailleurs de professions diverses et lui-même était frappé d’incapacité électorale.
En 1896 il était membre du groupe Les libertaires troyens dont le secrétaire était Georges Kasperski et avait organisé à Troyes les conférences de Louise Michel et de Barrucand notamment. Selon la police c’était lui qui signait dans Le Libertaire des articles sous le nom de L. Henry typographe. Il était marié depuis février 1877 à Marie Léontine Roussin dont il avait trois enfants. Son fils, Henri Paul, fut également membre du groupe anarchiste de Troyes au milieu des années 1890.
En janvier 1910, la police considérant qu’il ne fréquentait plus les libertaires l’avait rayé des listes.
Toutefois v ers 1912-1913, Enfroy se livra à une active propagande antimilitariste.