Dictionnaire international des militants anarchistes
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DUMONT, Joseph, Narcisse, Gaston
Né le 22 août 1862 à Grouches-Luchuel (Somme). - Typographe – Amiens (Somme) - Paris
Article mis en ligne le 23 mars 2018
dernière modification le 7 mars 2024

par Dominique Petit, R.D.
Joseph Dumont

Dumont fréquenta l’école à Amiens, habita à Bruxelles pendant 7 ans où il apprit le métier de typographe, puis il vint à Amiens où il travailla dans l’imprimerie Goblet, rue des Trois Cailloux.

Il fit son service militaire à Arras et fut condamné le 10 juillet 1885, par le conseil de guerre de Lille à 5 ans de réclusion et 5 ans d’interdiction de séjour pour vol au préjudice d’un militaire à l’aide d’une fausse clé. Il déserta et se réfugia à Bruxelles. Mais réduit au dénuement le plus complet, il se constitua prisonnier. Le 22 juillet 1885, il fut condamné à 3 ans de travaux publics, peine confondue avec la précédente. Il subit sa détention à la maison centrale de Melun. Par arrêté du 2 septembre 1889, Dumont fut libéré conditionnellement, il se rendit à Paris où il demeura chez ses parents 28 rue Croix Nivert.

Il ne trouva pas d’emploi fixe et se trouvait à la charge de ses parents. Pendant deux mois il travailla, avec son père, après la fermeture de l’Exposition, à l’emballage des produits exposés par l’Algérie. Cabot vint le trouver à la Chambre syndicale et lui proposé un emploi de typographie. Il n’était occupé à l’imprimerie clandestine de Cabot que depuis une dizaine de jours avant son arrestation.

Le 26 avril 1890, Merlino et Petraroja furent arrêté par la police à Versailles alors qu’il distribuaient des manifestes anarchistes antimilitaristes Aux soldats !. Il fut démontré que les manifestes avaient été imprimés à Paris 11e, chez Gabriel Cabot qui fut arrêté à son tour avec ses deux typographes, Dumont et Vinchon.
Dumont fut envoyé au Dépôt le 28 avril 1890, puis incarcéré à Mazas.
Le même jour, il était interrogé par le le juge d’instruction, il reconnut avoir travaillé à la composition du manifeste Aux Soldats !, rédigé, selon lui par Merlino et par Stojanov, un jeune étudiant en médecine d’origine bulgare qui étaient venus participer au tirage de l’affiche. Il reconnu aussi avoir fait complètement la composition de l’affiche 1er mai.
Le 26 avril, Stojanov lui avait dit : « Je vais te donner quelques exemplaires de Soldats ! Tu les distribueras à des militaires. Il m’en a remis un paquet de 150 à 200 que j’ai encore chez moi. Je les ai pris sans avoir l’intention de les distribuer, mais je n’ai pas osé refuser, parce que j’ai craint qu’un refus ne me fit perdre mon travail ».
Il expliqua également que Paul Reclus venait tous les deux ou trois jours à l’imprimerie pour amener la copie du journal La Révolte et qu’il s’y faisait adresser du courrier au nom de « Monsieur Paul Reclus, imprimeur, 33 rue des Trois Bornes ».
En composant d’autres affiches, il remarqua la mention « Imprimerie anarchiste Londres » et Cabot lui expliqua que cette mention était mise en vue du cas où les distributeurs se feraient arrêter.

Le juge d’instruction Atthalin délivra une commission rogatoire le 28 avril pour perquisitionner à son domicile 28 rue Croix Nivert. Le 29 avril, la police y découvrit les 430 manifestes intitulés Soldats ! cachés dans un placard à gauche de la cheminée.

Dumont fut mis en liberté provisoire le 7 mai 1890.
Le 18 juillet 1890, la cour d’assises de la Seine le condamnait à quatre mois de prison pour excitation à l’insubordination militaire. Ses co-accusés étaient soit en fuite ou avaient fait défaut.


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