Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BIGOT, Honoré, Louis-Auguste

Né le 18 avril 185 à Sainte-Maure (Idre et Loire) — mort le 24 février 1932 — Bourrelier — Paris
Article mis en ligne le 1er décembre 2017
dernière modification le 8 août 2024

par Dominique Petit, R.D., Thierry Bertrand

Le 23 avril 1883, Honoré Bigot qui était bourrelier à Marcilly-sur-Vienne (Indre et Loire) s’était marié à Abilly (Indre et Loire) avec Marie, Louise, Virginie Ribrault.

Le 17 septembre 1895, lors de la séance du groupe des Naturiens qui se réunissait 69 rue Blanche, Bariol inscrivait Honoré Bigot, demeurant 14 rue des Ecouffes, au banquet du groupe qui se déroulait le 28 septembre 1895. Bigot fit ensuite inscrire sa femme. Au cours du banquet Bariol remercia Bigot pour le grand nombre d’adhérents qu’il avait amené au groupe.
A partir d’octobre 1895, Honoré Bigot écrivit des articles dans La Nouvelle humanité (1895-1898) dont le gérant était Gustave Mayence.
Le 7 octobre 1895, il assistait au banquet Naturien au Café des artistes, 11 rue Lepic.
Dans la première quinzaine d’octobre 1895, Bigot et Alfred Marné créaient un nouveau groupe Les Naturiens de la Bastille.
Le 22 octobre 1895, lors de la réunion des Naturiens, 69 rue Blanche, Marné et Bigot affirmèrent que les hommes de science étaient inutiles et faisaient des expériences sur les patients pour les faire souffrir davantage, disant que les « sauvages » du Sahara se passaient bien de médecins.
Le 26 octobre 1895, à la réunion des Naturiens, Bigot s’éleva contre les médecins et les pharmaciens qui au lieu de guérir les malades les « achèvent » : « Voyez les peuples sauvages, ils n’ont ni médecins, ni pharmaciens et ne se portent pas plus mal. »

Le 17 novembre 1895, ils adressèrent un courrier à Louise Michel, pour l’inviter à la réunion des Naturiens de la Bastille, le jeudi 21 novembre, salle Maurice 183 rue Saint-Antoine où ils se réunissaient tous les jeudis.
Le 28 novembre 1895, les Naturiens de la Bastille (Bigot, Marné, Gravelle) se retrouvaient à leur local.
Le 19 novembre 1895, Marné et Bigot, à la réunion des Naturiens, préconisaient le retour à l’état naturel mais en gardant les meilleures choses crées par la civilisation et souhaitaient que cet état naturel ne ressemble pas à la vie des hommes de l’âge de pierre. Ils annonçaient qu’un groupe dont le siège était situé 56 boulevard Saint-Michel venait d’être fondé par Mathilde Trémulot, élève sage-femme.
Le 3 mars 1896 à la réunion des Naturiens, Beaulieu faisait savoir que les membres des Naturiens de la Bastille dont Bigot, Marné, Pinet et Mayence n’étaient pas venus car ils ne voulaient plus fréquenter Bariol qui leur semblait suspect.
Dans La Nouvelle humanité n°8 et 9 de mars-avril 1896, Honoré Bigot fit paraître un article intitulé « Opposition aux civilisateurs ».

Au mois d’avril 1896, des dissensions existaient entre les groupes Naturiens de la rue Blanche et celui de la Bastille, Bigot n’acceptant pas l’autoritarisme de Beaulieu et de son « fidèle » Zisly. Mais grâce à l’intercession de Marné les deux groupes avaient repris leurs relations.

Le 20 mars 1897, lors d’une conférence publique des Naturiens, 36 rue Turbigo, l’assistance se composait de 25 personnes. Bigot exposa que le but des Naturiens était de faire comprendre l’état de torpeur dans lequel se trouvait la société actuellement et qu’elle devait revenir à l’état naturel.
Le 30 mars 1897, selon un rapport de police, Marné tenta de supplanter Bigot qui se trouvait en situation délicate, à la suite d’emprunts à la limite de l’escroquerie.

Au mois de juillet 1897, il n’y aurait plus de groupe Naturien qui fonctionnerait. Bigot disant que c’était l’été et qu’il se remettrait à l’œuvre à l’automne.
En octobre 1897, Bigot souffrait de douleurs rhumatismales qui le rendaient irritable et le mettaient dans de vives colères. Il voulait aller faire du tapage au pavillon « Sans dieu » de Louis Martin, 96 rue Lepic, qui prenait de l’ascendant sur une partie des Naturiens.
Il reconstituait au même moment le groupe desNaturiens de la Bastille.
Le 18 novembre 1897, la brouille était complète entre le groupe L’Etat naturel de Louis Martin et les Naturiens de la Bastille. Beaulieu et Zisly étaient allé voir Bigot et Marné pour essayer d’apaiser certaines rumeur, leur demander pourquoi ils n’étaient pas venus à la réunion de Louis Martin. Bigot était entré dans une vive colère disant que Louis Martin dénaturait l’idée naturienne, que sa modération le rattachait à idée bourgeoise et que les anarchistes avaient tout à perdre à fréquenter L’Etat naturel. Il déchira un article de L’Aurore du 8 novembre 1897, sur Louis Martin.

Le 1er mars 1898 parut Le Naturien, journal crée par Bigot avec ses économies, pour démontrer que l’idée naturienne était purement anarchiste. L’administration du journal se trouvait au domicile de Bigot, 14 rue des Ecouffes. Le n°4 et dernier numéro, parut le 1er juin 1898.

Le 13 juin 1898, l’indicateur Legrand annonçait que Bigot voulait « débarquer » Beaulieu et Zisly qui faisaient dans La Nouvelle Humanité des articles « contre nature. »

En 1899, les Naturiens étaient « à moitié morts » selon un rapport de la 3e brigade de recherches, Bigot relançait le groupe au faubourg Saint-Antoine, Marné le secondait.
Le 3 avril 1899, l’indicateur Legrand évoquait des divisions dans le camp des anarchistes à propos de l’affaire Dreyfus, une partie voulait abandonner l’affaire et les manifestations avec d’autres forces politiques, pour revenir à un combat social plus classique, parmi ceux-ci « les sauvagistes, anarchistes communalistes, conduits par le sectaire Bigot et le bohème Marné. Bigot voudrait faire reparaître le journal Le Naturien et affirmer l’idée naturienne à sa façon. Il a répudié avec de grands cris tous ceux qui ne pensent pas absolument comme lui être malade et haineux, tels Beaulieu, Gravelle, Spirus-Gay, avec qui il a failli se disputer. Ils sont aussi sectaires l’un que l’autre. Bigot voudrait fonder une colonie anarchistes et il s’intéresse aux efforts du groupe communiste lyonnais qui veut tenter la colonie anarchiste en plein air dans la vallée du Rhône. » Ce projet de colonie était animé par Perrier, avec lequel il était en relations.
Au printemps 1899, il était avec Alfred Marné l’un des animateurs du groupe des Sauvagistes et voulait reprendre le titre Le Naturien.

Le 7 avril 1899, le même indicateur notait que c’était Bigot qui apportait ses maigres économies pour la fondation de L’Age d’or, journal sauvagiste. En fait le journal ne paraîtra qu’en février 1900 comme organe sauvagiste, avec comme responsables Alfred Marné et Isidore Navet et n’aura semble-t-il qu’un seul numéro (15 février 1900).

Le 22 janvier 1901, Legrand indiquait qu’Alfred Marné le cordonnier « bohème » s’était brouillé avec Bigot, « Le sectaire naturien ».
Le 23 mai 1901, l’indicateur Legrand, signalait que Bigot, « Le sauvagiste ne pouvait sentir Bariol » qu’il jugeait autoritaire.

Le 15 juin 1902, son fils Charles (né le 23 mai 1888 à Paris IVe arrondissement) apprenti sellier, était arrêté pour avoir posé ses pieds sur des briques et du sable qui se trouvaient rue de Moussé. Il fut détenu durant deux heures et fouillé, en attendant l’arrivée de son père. Honoré Bigot adressa une lettre de protestation au commissaire de police du quartier Saint-Gervais, rue du Trésor.

On apprenait dans le journal L’ère nouvelle que sa fille, Charlotte, mourrait en 1904 (enterrée le 5 juillet), âgée de douze ans, « après de longs mois de souffrances ». D’après l’article, elle était morte des suites du vaccin. C’était une « victime de plus des charlatans de la médecine, un crime scientifique à ajouter à tant d’autres ; mais les coupables continuent à être considérés »

En 1908, il demeurait 10 rue des Jardiniers.

A la fin de sa vie Bigot demeurait 11 rue de l’École de Médecine. Il est décédé le 24 février 1932 à Paris VIème arrondissement.

Son dossier à la Préfecture de police portait le n°158.025


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