Demeurant à Penhouêt, Jean Marie Guillemin était l’un des vendeurs et correspondants du Père Peinard, où il faisait paraître des entrefilets annonçant que « Les copains qui désirent des brochures, des chansons n’ont qu’à s’adresser à Guillemin ». Il envoyait le règlement des ventes au Père Peinard, dont accusé de réception était publié dans la “Petite poste”
Il avait fait comme Broussard l’objet d’une perquisition le 20 mai 1892 à la demande d’Anquetil, juge d’instruction de la Seine.
Au mois d’août 1893 Guillemin fut candidat anarchiste dans la 1ere circonscription de Nantes.
Le 19 février 1894, une nouvelle perquisition fut effectuée à son domicile qui amena la découverte de brochures, journaux anarchistes, plusieurs exemplaires du placard A Carnot le tueur qui lui avaient été envoyés de Londres ainsi que de nombreuses lettres :
— Une lettre adressée au directeur du Père Peinard et datée du 15 août 1893.
— Trois lettres de l’intéressé à l’adresse de M. Auvin 49, rue de Paris à St Denis ou 54 rue Philippe de Girarda Paris La Chapelle ou rue Garbillons à St Denis ; l’une de ces lettres portait comme titre : “Aux bons bougres”.
— Deux lettres d’Auvin, chef riveur chez M. Chaligny, 54 rue Philippe de Girard, Paris
La Chapelle en date des 19 octobre et 11 février 1892.
Henri Auvin figurait sur la liste des anarchistes parisiens arrêtés pour association de malfaiteurs de janvier à avril 1892.
— Une lettre de Ulliac, 26 rue du Roi Baco à Nantes, adressée à Hamelin
— Deux lettres de Yquel, soldat au 156e de ligne, 4e bataillon, détaché à la batterie de Bruley, près de Toul, en date des 1er mars et 3 août 1892.
— Deux lettres de Régis Meunier des 21 et 24 avril 1893
— Un billet de Meunier, priant Guillemin de lui envoyer immédiatement de l’argent pour pouvoir “s’esquiver d’une arrestation”
— Un reçu de Meunier de la somme de 25 francs, envoyée par Guillemin à Angers pour permettre au conférencier anarchiste de venir faire une conférence à St Nazaire.
– Une lettre de B. Coste, pudleur, secrétaire de la Chambre syndicale des ouvriers métallurgistes de Trignac (Loire-Atlantique)
— Trois lettres de l’administration du Père Peinard en date du 3 octobre 1892, 4 mars et 27 avril 1893.
— Un billet écrit de la main de Guillemin et ainsi conçu : « Souscription pour la propagande anarchiste. J’ai encaisse la somme de 6 francs 50 centimes. J’ai reçu également la somme de 3 francs 50 centimes pour le copain Gustave Mathieu, pour payer son avocat ». Le parquet de Saint-Nazaire délivra un mandat de dépôt à son encontre.
Le 13 avril 1894, Guillemin fut arrêté par la gendarmerie, pour outrages et entraves à la liberté du travail et comparut le lendemain devant le tribunal correctionnel que le condamna à 3 mois de prison.
Le 9 juillet 1894, des perquisitions furent opérées chez plusieurs anarchistes, les gendarmes arrêtèrent Guillemin, marchand de journaux, pour apologie d’un fait qualifié de crime. Il nia les propos qu’on lui attribuait.
Guillemin faisait partie de la liste des 28 militants de Saint-Nazaire ayant adhéré, ou pouvant adhérer à l’anarchisme, dressée par le procureur général de Rennes le 18 décembre 1893 qui le qualifiait “d’anarchiste militant dangereux”.