Militant du syndicat des produits chimiques de Barcelone, Miguel Aguilar Doñate avait du, en 1922, passer en France avec sa compagne Dolores Morata Diaz(1899-1974) pour échapper à la répression. Le couple s’installait alors à Lavelanet (Ariège). Selon une lettre de Joan Manent cité dans le livre de C. Lorenzo, Miguel Aguilar fut, avec César Flores, Juan Garcia Oliver, Jacinto Soria et Juan Montserrat, l’un des intervenants au congrès anarchiste tenu à Marseille les 8-10 mai 1926, et auquel assistèrent entre autres Alexandre Shapiro (secrétaire de l’AIT), Armando Borghi (délégué de l’Union syndicale italienne) et Manuel Joaquin de Souza (secrétaire de la CGT portugaise). En 1927 il aurait été l’objet d’un arrêté d’expulsion de France.
Rentré en Espagne à la proclamation de la République, il était qualifié « d’anarchiste dangereux » et sera souvent emprisonné pour de courtes périodes. En 1932 il fut déporté à Bata pour l’affaire de la rue Mercaders : le 4 septembre 1931, en pleine grève de la construction, le gouverneur civil de Barcelone avait donné l’ordre à la police de donner l’assaut au siège du syndicat CNT de la construction, situé 25 calle Mercaders. Après un échange de tirs qui dura plusieurs heures et fit plusieurs victimes, 94 compagnons — dont Mariano R. Vazquez, futur secrétaire de la CNT pendant la guerre civile —, à bout de munitions, durent se rendre et furent arrêtés tandis que plusieurs autres parvenaient à s’échapper (cf. A. Paz « Durruti… », p. 292).
Ouvrier à l’usine Azul Ultramar Casa Nubiola, il fut licencié après une grève de plusieurs semaines. Avec l’aide de Marti et de Llorens, le syndicat des produits chimiques lui trouvera un emploi à l’usine Blanc Zinc de Riera de Horta, Barcelone. Il deviendra le président du syndicat des produits chimiques et sera membre du CR catalan de la CNT.
Passé en France à la fin de la guerre, il y continua son militantisme. Au moment de la déclaration de guerre, il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion et eut le choix de repartir en Espagne ou d’émigrer au Mexique. Il embarqua le 19 juin 1940 sur le Cuba, dernier bateau ayant pu quitter Bordeaux, avec son fils ainé Miguel, laissant en France sa compagne et ses autres enfants, qui, bien qu’ayant les autorisations d’émigrer, furent empêcher de le rejoindre à cause de la guerre. Arrivé à Fort-de-France (Martinique), il embarqua ensuite sur le Saint-Domingue avec de nombreux autres réfugiés et débarqua à Vera Cruz le 26 juillet 1940.
Miguel Aguilar Doñate est décédé à Mexico en 1954, à l’âge de 58 ans.
Il y a vraisemblablement identité avec Miguel Aguilar, qui début mars 1939, avait été signalé par la police française comme le responsable pour Perpignan de la Fédération anarchiste ibérique (FAI).