Dictionnaire international des militants anarchistes
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DUPERRAY, Jean
Né à Coutouvre (Loire), le 9 avril 1910 - Instituteur - LICP – SIA - SNI – CGT – CNTF – Saint-Étienne (Loire)
Article mis en ligne le 21 mars 2007
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

Fils d’un instituteur et d’une couturière, Jean Duperray fit ses études au lycée Claude Fauriel de Saint-Étienne (Loire) puis à l’École primaire supérieure de Montbrison (Loire), enfin comme élève-maître à l’École normale de cette ville, promotion 1928-1931.
Après des lectures variées parmi lesquelles au point de vue sociologique, un certain nombre d’ouvrages de Proudhon et du militant anarchiste Sébastien Faure, J. Duperray entra en rapports avec le communiste Albert Dolmazon et, par lui, avec les écrits de Barbusse et de Romain Rolland. En 1928, pendant ses vacances d’été, il travailla dans le Bâtiment et prit une carte de sympathisant communiste. À l’École normale, il eut pour camarade René Garand —avec lequel il militera plus tard à la Voix syndicaliste de la Loire puis, sous l’Occupation à L’Insurgé de Lyon clandestin— et il adhéra à la section clandestine de l’UGE (Union générale des étudiants), le régime de l’École normale étant « assez rigide ».

À sa sortie de l’École normale, J. Duperray fit, avec sa promotion, un voyage en Allemagne préhitlérienne puis, après une brève fugue à Marseille, travailla quelques semaines dans le Bâtiment et, finalement, rentra dans sa famille. En 1931-1932, il accomplit son service militaire à Clermont-Ferrand, lut beaucoup et trouva dans les doctrines syndicalistes révolutionnaires l’équilibre qu’il cherchait entre communisme et anarchisme.

Nommé en 1932 instituteur à La Talaudière (Loire), J. Duperray adhéra au SNI de la Loire et à la Ligue Internationale des Combattants de la Paix (LICP), se lia aux libertaires étant membre du groupe anarchiste communiste de Saint-Étienne, aux syndicalistes ; il s’abonna à la Révolution prolétarienne de tendance syndicaliste révolutionnaire, milita à l’Union locale et à l’Union départementale CGT de la Loire, fut, vers 1933-1934, un des compagnons de route de Simone Weil et fut délégué suppléant au congrès de la CGT à Paris. Il fit partie de la minorité ex-confédérée de l’UD-CGT après la réunification syndicale.

Actif sympathisant de l’Espagne républicaine et surtout du syndicalisme CNT-FAI et UGT en lutte contre Franco, membre de la SIA (Solidarité internationale antifasciste), membre du comité de défense Garnier-David en 1938, il milita en tant que syndicaliste minoritaire oppositionnel et défendit en particulier ses positions lors du IIIe congrès départemental CGT. Jusqu’à la déclaration de guerre de 1939, il participa aux actions de toutes les tendances syndicales, libertaires ou socialistes qui tentaient de concilier le pacifisme ouvrier et la lutte contre la guerre avec le soutien de l’Espagne antifranquiste, la lutte antifasciste et la lutte antihitlérienne.
Membre du conseil syndical, de la CE du SNI de la Loire, de la CE de la Fédération générale de l’enseignement, J. Duperray fit, entre autres, la grève le 30 novembre 1938 et fut sanctionné.

Mobilisé en septembre 1939, il connut les premières lignes, la retraite par Dunkerque, l’Angleterre, le retour par Cherbourg, la débâcle en direction du Sud. Il entra en 1942 dans la Résistance à l’Insurgé de Lyon avec, souhaitait-il, des militants du PSOP, des syndicalistes révolutionnaires de l’enseignement et de la CGT-SR, des membres de l’équipe de la Révolution Prolétarienne mais aussi des syndicalistes de la majorité CGT de l’enseignement, de Syndicats, des Centristes CGT. À un petit congrès clandestin tenu à Villeurbanne en octobre 1943, les délégués de la Loire adoptèrent “la thèse du socialisme technicien à base syndicaliste ouvrière et paysanne, inspirée par certains éléments du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste).  »

Dès la Libération, il oeuvra à la reconstruction des sections SNI et FEN de la Loire après avoir participé à leur vie clandestine sous l’Occupation. Il appartint au bureau de l’UD-CGT jusqu’à la scission. En janvier 1948, il lançait l’appel « Pour l’unité par la démocratie ». Dans les années 1950 il était membre de la CNT et en 1953 présidait pour le syndicat des instituteurs le bureau de la 17e Union Régionale de cette organisation. Il collaborait à la même époque à l’organe syndicaliste Alliance Ouvrière (Grenoble, 30 numéros, du 15 janvier 1953 à décembre 1955) qui cherchait à créer un regroupement syndical de type syndicaliste révolutionnaire. Il collaborait également dans les années 1950-1960 à l’organe de la Fédération Anarchiste Le Monde Libertaire et à Liberté de Louis Lecoin.

En 1956 il représentait le CDSE au Comité de la Loire de solidarité aux victimes de Hongrie aux cotés de T. Peyre (FO), R. Mathevet (CFTC), J. Seigne (CNTF) et M. Renoulet (SIA).

Il prit sa retraite en 1965 et, après 1969, consacra ses loisirs à écrire de façon très éclectique : études sociales, études sur le roman populaire, films, chansons etc. En 1972, d’assez graves accidents oculaires l’obligèrent à limiter beaucoup ses activités.

OEUVRE : Dora Providence, 1 600 pages réduites à 331 au Club français du Livre, 1951. — Harengs frits au sang (NRF, collection blanche). Prix de l’humour noir. — Duperray écrivit aussi des nouvelles et collabora à la Voix syndicaliste, à la Révolution prolétarienne, puis à l’Insurgé de Lyon clandestin (voir le Mémorial de l’Insurgé, Lyon 1968, 116 pages), au Mercure de France, à Europe, aux Lettres Nouvelles, etc.


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