Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GAILLARD, Clémentine ou Clémence [née SALVAN]

Née à Béziers en juillet 1854 (ou 56 ??) — Paris — Londres
Article mis en ligne le 6 juillet 2016
dernière modification le 8 août 2024

par ps

Clémentine Gaillard, (née Salvan ou Salvant), avait été signalée dès 1884 comme fréquentant les réunions anarchistes à Paris où elle demeurait 89 rue du Faubourg Saint-Antoine. Elle avait été la compagne de Raoux. Refugiée à Londre, c’est elle qui vers décembre 1892 aurait envoyé à Constant Martin, à Paris, une photo de Ravachol prise soi-disant dans la cour de la prison de Montbrisson. Dans une lettre accompagnant la photo, elle précisait que les compagnons allaient tenter de se procurer les photos des impliqués dans le scandale de Panama, puis d’éditer dans un même cadre le portrait de « L’exécuté qui fut un justicier et des voleurs à qui toutes les faveurs sont réservées ». Elle ajoutait : « Nous croyons que cela peut faire de la bonne propagande. Aussitôt après le tirage, nous vous en enverrons des exemplaires suivant vos besoins. Le portrait reviendra à peu près à cinquante centimes. Bonjour à tous les copains ». (Cf. APpo BA 1506)

En 1894 elle était toujours à Londres et était la compagne de Rappa (du groupe de Parmeggiani) qu’elle aurait rencontré en Argentine. En août 1895 elle était venue avec la femme Guérineau à Paris où elle fut hébergée à Montmartre chez Mme Piffer, avant d’aller dans sa famille à Béziers puis de regagne Londres en septembre. Lors de son passage à Paris elle en avait profité pour aller visiter le plus jeune des fils Galau à Saint-Denis et lui donner un billet pour rejoindre son père à Londres. A cette même époque elle déclarait avoir l’intention de divorcer de son mari, le sommelier Gaillard, dont elle était séparée depuis près de 15 ans et tentait d’obtenir un permis de séjour en France pour Rappa qui y était sous le coup d’une mesure d’expulsion pour 5 ans. En 1896 elle demeurait 53 Cleveland Street.

Il pourrait s’agir de la femme Gaillard qui, lors d’une réunion anarchiste tenue le 11 mai 1888, au salon des Folies, 59 rue de Flandre à Aubervilliers, avait diffusé le manifeste Mort aux voleurs (voir Portfolio) publié par le Groupe parisien de propagande anarchiste. En juillet, la police avait annoncé son départ pour l’Amérique avec 5 autres compagnons.


Dans la même rubrique