Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DUCHER, Marcel

Ouvrier portuaire — Alger — Corse
Article mis en ligne le 17 mars 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Contremaître sur les quais du port d’Alger, Marcel Ducher fit partie en 1906 de la colonie libertaire Ciorfoli, établie à Cognocoli (Corse), qui compta six participants : Ducher, Isidore Escalaïs, modeleur-tourneur, sa femme Louise, et Rosette, leur fille âgée de six ans, Borgiali, qui fut métallurgiste, et sa femme. Quant à Maurice Fournié, initiateur de la colonie, il n’en fit jamais partie.

Dans une lettre datée du 15 mars 1906, Ducher écrivait : “Par l’exemle de notre vie, nous montrerons le chemin aux voyageurs égarés dans les ténèbres des préjugés, des lâchetés et de l’autorité ». C’est à son nom que sera signé le bail emphytéotique de 99 ans de la propriété de la Colonie comprenant des terres labourables, des châtaigneraies et du maquis. Après avoir préparé un projet très détaillé d’élevage, Ducher alla en août 1906 à Paris pour le soumettre à son parrain, à qui il ne précisa qu’il s’agissait d’une colonie anarchiste, et dont il obtint un financement d’un cheptel conséquent.

Le 12 novembre 1906, Ducher profitant de l’absence d’I. Escalaïs, partait avec la femme et la fille de ce dernier se réfugier à Bastia. Il écrivit alors à Louis Costa, le notaire socialiste qui avait permis l’installation de la colonie : « Fais partir Escalaïs en France et laisse nous revenir à Latina et bien fou qui pende que la colonie est morte, elle vit plus que jamais et vivra si tu le veux ». Puis Ducher, après que Louise Escalaïs et sa fille ait finalement rejoint leur mari et père à Marseille, regagnait le 19 novembre la Colonie qu’avait abandonné le couple Borgiali, où il se retrouvait le seul colon. Début janvier 1907, il vendait 8 de la trentaine de vaches, gagnait Marseille et, avec Louise Escalïs et sa fillette, embarquait pour l’Amérique du sud. Atteint de fièvre typhoïde, il fut débarqué à Dakar pour y être soigné, tandis que Louise Escalaïs et sa fille, le croyant perdu, regagnaient Marseille pour tenter d’y reprendre une vie commune avec son mari qui refusa. Le notaire Louis Costa fit parvenir à Ducher quelque argent provenant de la vente des biens de la colonie afin de lui faciliter son retour à Cognocoli où il acheva sa convalescence.

En 1910 Ducher s’engagea dans la Coloniale. Blessé et décoré pendant la guerre de 1914-1918, il serait toutefois resté antimilitariste.


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