Dictionnaire international des militants anarchistes
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GOUZIEN, Alain
Né vers 1867 - Paris
Article mis en ligne le 1er juillet 2016
dernière modification le 27 octobre 2023

par Guillaume Davranche, ps

En 1886, le jeune Alain Gouzien adhéra à la Ligue cosmopolite (voir Charles Malato) et en fut bombardé trésorier. Dans "De la Commune à l’anarchie", Malato disait de lui qu’il était « doué d’une mémoire extraordinaire et d’une fiévreuse activité qui lui faisait tantôt nous rendre de grands services, tantôt nous compromettre horriblement ». Il était également membre des groupes Les Antipropriétaires et, semble-t-il L’Avant Garde et participa (1888) aux réunions du groupe Ni Dieu ni maître et du groupe Les Gueux à la salle Gaucher rue de la Montagne Sainte Geneviève (Ve arr.). Il était également membre de la Ligue des antipatriotes.

Le 24 novembre 1886, aux cotés notamment de Louise Michel, Tortelier, Duprat et Tennevin, il fut l’un des orateurs de la réunion publique organisée par la Ligue des antipatriotes à la salle Simonot, 49 rue Pigalle, au profit des inondés du Midi. (voir Portfolio)

En janvier 1887 il participa notamment à la campagne de protestation contre la condamnation à mort de Clément Duval, puis au printemps à la campagne contre les bureaux de placement dont il souhaitait la disparition et le "watrinage" de leurs “canailles de propriétaires”. Il était également l’un des animateurs du groupe L’Avant Garde (voir E. Villaret) et était signalé dans les r"unions du groupe anarchiste du quartier de la Goutte d’or.

En mai 1887, il était secrétaire du cercle L’Egalité sociale et habitait 26 bd de Clichy, Paris 18e arrondissement. Toutefois à la même époque et selon une note de police, il aurait quitté le cercle avec notamment Chalain et Landriot pour former le nouveau groupe Les Réfractaires.

Le 18 septembre 1887, il fut un des orateurs de la Ligue des antipatriotes à la salle Favié, à Paris, aux côtés de Tennevin, Louiche, Bebin, Jacques Prolo, Devertus et Georges Brunet.

Début 1888, il aurait, selon la police, voulu constituer avec notamment Espagnac et Gardrat, un groupe appelé Les Gueux dans le Ve arrondissement prenant la suite du groupe La Vengeance. Toutefois il semble que l’existence de ce groupe fut éphémère et qu’il ait disparu dès le printemps 1888.

A la mi février 1888, avec un groupe de compagnons, il avait forcé la porte d’une réunion tenue salle Rivoli par la chambre syndicale des employés de commerce à propose des élections municipales, s’était emparé de la tribune pour y appeler à la révolution avant sans doute d’avoir été expulsé.

Le 20 mars 1888, salle Favié, Gouzien, qui avait été l’un des fondateurs avec Murjas et Moreau du Groupe d’action anti-boulangiste, était un des orateurs d’un meeting antiboulangiste avec des orateurs socialistes et anarchistes, dont Malato et Georges Brunet. Il y avait notamment rappelé que Boulanger avait assassiné le peuple en 1871 et qu’il fallait “être fou pour s’enticher d’une idole dictatoriale”.

Au printemps 1888, il avait également mené une enquête, permettant de démasquer l’ancien agent de la sûreté Cassin, passé au service du boulangiste Henri de Rochefort, ce qui lui valut d’être exclu en mai des groupes anarchistes et de la chambre syndicale des homes de peine. Cette enquête devait être publiée sous forme de brochure (parue ?).

Ce même printemps, il participait activement, aux cotés notamment d’Espagnac et de Roussel, à la campagne contre les bureaux de placement organisée par la Chambre syndicale des hommes de peine. Lors d’une réunion à la Bourse du travail il avait fait l’apologie des mineurs de Saint-Etenne qui avaient "wattriné" leur ingénieur.

En juillet 1888, il confectionna l’unique numéro de L’Esprit de révolte, avec des articles, entre autres, de Malato, Schiroky et Paul Paillette.

Le 12 juillet 1888, lors d’une réunion de la Chambre syndicale des hommes de peine à la Bourse du travail, il avait appeler tous les "meurts de faim" à se rendre au banquet des maires organisé le 14 juillet au Champ de Mars. A l’issue de la réunion avait été adopté l’ordre du jour suivant : “Considérant que le banquet des maires est une injure à la misère publique, une manœuvre électorale de la classe capitaliste pour s’assurer le pouvoir, les citoyens réunis à la Bourse du travail invitent les prolétaires à aller manifester au banquet des maires, non pour implorer leur pitié, mais pour leur inspirer une terreur salutaire".

Le 9 août 1888, aux cotés notamment de Louise Michel, Tennevin, Espagnac, Malato, Pausader, Lutz, Tortelier et G. Roussel, il avait été l’un des orateurs de la réunion organisée par les groupes anarchistes du XXe arrondissement au profit des victimes de la police lors de la journée du 8 août, enterrement d’E. Eudes où il y avait eu de nombreuses bagarres avec les forces de l’ordre.

Puis il effectua son service militaire dans un régiment d’infanterie de marine à Brest. A sa libération en juin 1891, il revenait à Paris où il avait alors proposé de rédiger une brochure intitulée "Impressions d’un soldat anarchiste". C’est alors qu’il passa au conservatisme catholique, se convertit à l’automne 1891 et collabora à La France chrétienne de Léo Taxil. Quelques années plus tard, il était rédacteur à La Croisade française.

Dans Le Libertaire, suite à ses attaques contre Laurent Tailhade, Louis Grandidier écrivait à son propos : “Alain Gouzien, égaré dans les milieux libertaires il y a quelques quinze ans, trouva son chemin de Damas au sortir de l’armée coloniale. Sabre et goupillon ! Depuis il opère dans les milieux catholiques. Appartenant à la "bonne presse" il "chique contre" avec la même désinvolture qu’au temps où il faisait le perroquet de tribune dans le réunions anarchistes” (cf. Le Libertaire, 13 septembre 1903).

Œuvre : (anarchiste) : La Révolution prochaine, Bibliothèque révolutionnaire cosmopolite, 1888.


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