Fils de fermiers, Lucien Taugourdeau fut délégué par la CGT pour prendre la parole à Rennes le 16 octobre 1909, alors que la CGT organisait dans toute la France des meetings en faveur de Francisco Ferrer. Il était alors un des responsables de la bourse du travail d’Angers.
Le 24 octobre 1910, il épousa à Angers Albertine Montaroup. Mais le mariage ne semble pas avoir tenu, puisque dès 1912, il était l’époux, à Paris, de Thérèse Taugourdeau.
Par la suite, installé à Paris, il fut militant de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC) puis de la Fédération communiste anarchiste (FCA), sans doute dans le groupe des « Originaires de l’Anjou ». Il s’opposa vivement à l’influence hervéiste dans le mouvement libertaire.
Taugourdeau fut alors membre du Syndicat des employés de la région parisienne, une scission révolutionnaire de la Fédération nationale des employés (voir Arthur Bodechon). C’est à ce titre que, le 1er octobre 1911, il fut délégué à la conférence extraordinaire spéciale des fédérations et bourses de la CGT, à Paris.
En juin 1912, il fut membre de la commission de répartition de l’Entr’aide, une caisse de solidarité avec les militants emprisonnés et leurs familles impulsée par la FCA (voir Édouard Lacourte). Le comité rassemblait une quarantaine de « personnalités » communistes libertaires et syndicalistes révolutionnaires. Il était également membre de la commission exécutive du Comité de Défense sociale (CDS) dont le secrétaire était Thuillier et le trésorier Ardouin.
Lors du comité confédéral de la CGT du 20 décembre 1912, Taugourdeau fut candidat au poste de trésorier confédéral. Il n’obtint que 14 voix contre 125 à Marck et 88 à Calveyrach, qui furent élus trésorier et trésorier adjoint.
En 1918, il écrivit dans La Plèbe, un journal zimmerwaldien.
En 1919, alors qu’il travaillait à la Société normande de métallurgie (SNM), il fut choisi en mai 1919 par ses camarades de travail du secteur fonderie pour discuter avec la direction de la SNM de l’application de la journée de 8 heures. Le mois suivant, lors de la création de la section des Hauts-fourneaux du syndicat des Métaux de Caen, il en devint le secrétaire, fonction qu’il occupait encore en 1920.
Membre de la commission administrative du syndicat des Métaux, il prépara activement la grève de juillet 1919. Le mois suivant, il organisa le soutien financier des grévistes de la Société navale et, en septembre, remplaça Augustin Quinton, délégué au congrès fédéral de Lyon, à la tête du syndicat des Métaux. En 1920, il appartint au comité de répartition d’aide aux victimes de l’accident ferroviaire qui, en janvier, avait touché une soixantaine d’ouvriers de la SNM. Militant actif lors des grèves de mai, il fut congédié le 15 du même mois. Il était également membre du Comité de l’Entraide.
Membre de la commission de contrôle de l’UD du Calvados en 1919, il se rangea parmi les minoritaires, tendance qui était toujours la sienne en 1921.
Devenu socialiste, il fut candidat aux élections municipales de Caen, en 1919. Après la scission, il adhéra à la SFIC et, en 1925, fut à nouveau candidat à Caen sur la liste d’Union socialiste, ouvrière et démocratique.
À partir de 1922, Taugourdeau semble avoir cessé toute action syndicale. En effet, après son renvoi des Hauts-fourneaux, il devint marchand des quatre-saisons.