Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

REY, Antoine, Ermé « AIME »

Né le 5 septembre 1892 à Montchanin-les-Mines (Saône-et-Loire) — décédé le 19 octobre 1943 à Saint-Claude (Jura) — ouvrier tourneur sur métaux — CGT — Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) — Lyon (Rhône) — Paris
Article mis en ligne le 18 mai 2016
dernière modification le 5 août 2024

par Guillaume Davranche, ps

Aimé Rey milita d’abord au groupe de la Jeunesse socialiste de Palinges (Saône-et-Loire), puis fut l’un des fondateurs de la Jeunesse syndicaliste de Montceau-les-Mines et du Groupe artistique syndical de cette ville. Il aurait rencontré dès 1910 Georges Dumoulin lors d’un congrès de la JS de Saône-et-Loire.

En 1912, il était secrétaire du Groupe d’émancipation ouvrière de Montceau-les-Mines et dénonça violemment dans Le Libertaire du 30 mars Étienne Merzet, de la fédération des Mineurs, pour avoir calomnié Benoît Broutchoux emprisonné.

À partir d’avril 1913, il travailla à Lyon dans la métallurgie et y anima un groupe d’Amis de La Bataille syndicaliste. Il fut inscrit au Carnet B en tant qu’anarchiste. En mai 1914, la police le tenait pour membre de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR), mais cela serait étonnant car, à l’époque, Aimé Rey soutint Alphonse Merrheim et la ligne confédérale contre les critiques des anarchistes et des « ultras » de la CGT.

Réformé n°2 et maintenu dans cette position en décembre 1914, Aimé Rey ne fut pas mobilisé en 1914, mais il devait par la suite raconter un épisode significatif de l’attitude la CGT à Lyon lors de la déclaration de guerre. Selon lui, les militants de l’UD du Rhône voulaient organiser une grève générale, en application des décisions de congrès. Un courrier de Jouhaux les adjurant de ne rien faire les en aurait dissuadé (déclaration faite au congrès de l’Union des syndicats de la Seine le 30 avril 1916, et qui aurait été réitérée au congrès confédéral de juillet 1918).

Fixé à Paris durant l’été 1915, Aimé Rey, qui était alors domicilié 54 Boulevard Garibaldi (XVe arr.), suivit Merrheim dans l’opposition à la guerre. Il milita au Comité pour la reprise des relations internationales (CRRI) dès janvier 1916 et, au printemps, cosigna le manifeste pacifiste « La paix par les peuples » (voir Charles Benoît) qui s’opposait au Manifeste des Seize (voir Jean Grave).

A l’automne, il devint secrétaire du Comité de défense syndicaliste (voir Paul Véber). Cela lui attira bientôt des ennuis. Le 23 mai 1917, il fut déclaré bon pour le service armé, et affecté spécial à l’usine Charbonnel à Levallois-Perret. Il préféra alors passer son mandat de secrétaire, le 31 mai 1917, à Raymond Péricat.

Aimé Rey fut ensuite affecté dans diverses usines de la Seine, puis du Loir-et-Cher, et enfin de l’Allier. Partout il contribua à la reconstitution du mouvement syndical. En 1918, il suivit Merrheim et Dumoulin dans la réconciliation avec Jouhaux, et rallia la majorité de la CGT.

La trajectoire d’Aimé Rey s’éloigne alors de l’anarchisme. Pour le détail de cette seconde période de sa vie, consulter le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.https://maitron.fr/spip.php?article8038

ŒUVRE : La question des Assurances sociales, Alcan, 1925 — La Primauté du travail, Centre syndicaliste de propagande, 1941.


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