Émile Morau était en 1911 membre du groupe anarchiste de Pontoise affilié à la Fédération révolutionnaire communiste (FRC). Il demeurait alors chez ses parents au 2 rue de l’Eperon, travaillait comme employé à la recette des finances et recevait de Paris les affiches que le groupe collait la nuit sur les murs de la ville. Il était qualifié par la police de « socialiste révolutionnaire … d’illuminé dont l’esprit semble dérangé par la lecture d’ouvrages de sociologie et de métaphysique ». Auguste Dauthuille, l’un des fondateurs et secrétaire de la FRC le tenait pour « un camarade de toute confiance ». Il fut ensuite le secrétaire du groupe du 18e arrondissement de Paris de la FRC et résidait alors 58 passage Châtelet (18e).
Le 25 septembre 1912, il alla conspuer Gustave Hervé à la salle Wagram où ce dernier donnait un meeting en faveur de sa nouvelle doctrine le « militarisme révolutionnaire ». La FCA et les Jeunesses syndicalistes s’y étaient donné rendez-vous pour saboter le meeting et s’y affrontèrent avec les Jeunes Gardes.