Marié, père d’une fille (née vers 1916), Alexandre Chabert travailla comme mécanicien ajusteur, de 1903 à 1907, à la maison Furcat et Émery de Marseille (Bouches-du-Rhône) ; de 1907 à 1909, à son compte dans cette même ville ; de 1909 à 1916, au Service automobile du Rhône à Lyon (Rhône) où dès son arrivée en 1907 il s’était fait remarquer pour avoir signé le manifeste Bravo l’armée antimilitariste à la gloire des mutins du 17e Régiment qui, à Narbonne, avaient mis crosse en l’air. A l’automne suite à l’arrestation de plusieurs de ses camarades, il s’était constitué prisonnier, avait été poursuivi avec 23 de ses camarades et avait été acquitté le 25 novembre Il était alors fiché comme anarchiste antimilitariste partisan de l’action directe et fréquentant tous les meetings organisés dans la région.
Le 18 juin 1910 il fut arrêté à Fraisans (Jura) où il avait suscité une grève et fut condamné le 18 juillet suivant à 2 mois de prison pour « outrages et rébellion à la gendarmerie » par le tribunal de Dôle.
En octobre 1910 il prit une part très active à la grève des cheminots, ce qui lui valut d’être écroué le 17 octobre pour « provocation à des attentats contre la sûreté de circulation des chemins de fer, et provocation de militaires à la désobéissance », faits pour lesquels il bénéficia d’un non-lieu le 17 novembre suivant. La police le qualifiait alors « d’intelligent, ennemi déclaré de la société et apôtre de l’anarchie à Lyon ».
Le 12 avril 1911 il fut condamné à une peine de 8 jours de prison à Lyon pour « outrages à agents ».
Il vint à Paris en mars 1916 pour s’embaucher aux établissements Voisin d’Issy-les-Moulineaux puis à la maison Jagge de Paris. Mobilisé en octobre 1917 comme auxiliaire au 20e escadron du train des équipages, il fut affecté aux usines Ballot. Chabert prit une part active aux grèves qui éclatèrent en 1918 dans la métallurgie. Par mesure disciplinaire, les autorités le mirent à la disposition de la Direction de la main-d’œuvre militaire. Il fut versé à une section de COA à Châlons-sur-Marne (Marne) puis réformé.
Membre du Comité de défense sociale, il fut un des fondateurs des Comités syndicalistes révolutionnaires qui le présentèrent sans succès aux élections de la commission administrative de la CGT en janvier 1920. Un mois plus tard, les militants du XIIIe arr. le déléguèrent au comité de la Fédération des Métaux. Au congrès régional tenu à Paris le 5 septembre 1920, Chabert se prononça pour l’adhésion à l’Internationale de Moscou. Mais, en juillet 1921, il rejeta la liaison organique entre l’Internationale communiste et l’Internationale syndicale rouge.
Il s’agit sans doute du Chabert qui de mai à juillet 1907 avait été membre du milieu libre dit de La Rize (Rhône) puis qu’il avait quitté avec Bonetto et sa compagne suite à des désaccords avec L. Venet, le fondateur de la colonie (cf. Le Libertaire, 28 juillet & 11 août 1907). Il s’en suivit une polémique entre les divers protagonistes dans Le Libertaire à laquelle Chabert ne participa pas (ou peu) étant alors incarcéré.