Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LEMOUX, Edouard, Armand

Né le 2 mai 1851 à Monteneau (Yonne) — Menuisier — CGT — Paris
Article mis en ligne le 9 avril 2016
dernière modification le 8 août 2024

par ps

Le 24 septembre 1899, lors d’une réunion tenue rue de Belleville, Edouard Lemoux avait pris la parole avec notamment ¨Prost, Louise Réville et Couthier, pur défendre le concept de grève générale. Il était à cette époque sans travail et des collectes étaient parfois effectuées à la fin des réunions anarchistes pour l’aider. Le 3 octobre suivant lors d’une réunion salle des Omnibus au profit du Journal duPeuple il avait appelé à supprimer « La police immonde » et les mouchards : « … N’est il pas honteux de se voir filer toute la journée parce qu’on est anarchiste. J’en ai remarqué deux à mes trousses depuis quelques jours, mais je vous assure que s’ils m’approchent trop près, je me fous de ma peau, j’en démolirais un ! Si la population parisienne avait le sentiment de sa dignité, elle ne devrait pas supporter un mouchard sur le pavé de Paris ».

Il fut l’imprimeur- gérant du journal L’Homme libre (Paris, 11 numéros, 24 juin au 1er décembre 1899) publié par Ernest Girault, organe dreyfusard d’un point de vue révolutionnaire et dont l’un des principaux rédacteurs était Francis Prost.

Secrétaire du syndicat CGT des menuisiers de Paris, Edouard Lemoux, fiché comme anarchiste, avait été arrêté le 5 mars 1902 et inculpé de « provocation au meurtre et à la violence sur les agents de la force publique » à la suite du violent discours qu’il avait prononcé le 2 mars à Bourse du travail et de la manifestation qui s’en était suivie.

En 1906 il fuit une tournée de conférences dans la région de l’est (Saint-Claude, Besançon, Belfort, Bourg).

Le 11 novembre 1909, lors d’une réunion de la fédération du bâtiment à Brest, il avait déclaré que lors de la manifestation à Paris en faveur de Francisco Ferrer, le gouvernement n’avait pas « osé faire charger, car il savait les militants armés et prêts à lutter à armes égales en cas d’attaque ».

Les 21, 22 et 23 décembre, lors de la grève des teinturiers à Lyon, il avait engagé les grévistes à s’armer de révolvers pour répondre à la police s’il y avait lieu et « à se rendre en petits groupes dans les usines pour y faire des dégâts ».

En mai et novembre 1910 il prononça divers discours antimilitaristes et antipatriotiques à Dunkerque. Il était à cette époque membre de la Commission de la grève générale.

Participant à la campagne en faveur de Jules Durand, condamné à mort, il appela le 17 février 1911, lors d’un meeting à Nancy, à continuer l’agitation et la lutte jusqu’à la révision du procès. Le 1er mai suivant lors d’une conférence à Roubaix, il invita les pères et mères de famille à éduquer leurs fils pour qu’ils refusent, lors de leur appel sous les drapeaux, « de marcher dans les prochains conflits contre leurs frères de misère ».

De 1914 à 1920 Lemoux fut membre de la Commission administrative de la Bourse du travail de Paris.


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