Paul Merchet qui demeurait 15 rue Roderie à Valence, avait été fiché dans les années 1890 et avait été condamné à diverses peines pour "vagabondage, rébellion et voies de fait". En 1894 il demeurait à Avignon où il était notamment en contact avec le compagnon Dulaurier. Les 26 et 29 avril 1894, après avoir chanté dans un café plusieurs couplets de l’Hymne à l’anarchie et de La Ravachole, il avait été arrêté.

En juillet 1894 il fut arrêté et inculpé "d’apologie de crime, meurtre et vol" pour notamment s’être réjoui de l’attentat de Sante Caserio contre le Président Carnot. Il était également suspecté d’avoir participé en décembre 1893 et janvier 1894 à des vols commis dans des églises de Romans et de la région.

Le 13 décembre 1894 il avait été condamné pour « vol » à 2 mois de prison. Ce même mois de décembre il fut dénoncé à l’administration pénitentiaire par l’un de ses co-détenus pour avoir fait l’apologie de Ravachol, Émile Henry et Caserio. Le 7 février 1895 il fut condamné à 2 ans de prison et 2.000 francs d’amende pour « propagande anarchiste par provocation et apologie de crimes » et avait été transféré le 3 avril à la maison d’arrêt de Nîmes. En mai 1895 il fut transféré à la prison cellulaire de Mende.

Fin juillet 1894, lors d’une perquisition effectuée chez un certain Verchier, la police avait saisi une grande quantité de journaux et écrits anarchistes qui lui avaient été remis par Louis Pommier qui les avait auparavant reçus de Elise Papeyrus (veuve Maire) et de sa fille Georgette. Tous avaient été arrêtés et transférés à Avignon où Merchet était déjà détenu et où une information pour "association de malfaiteurs" fut ouverte contre eux avant d’être close par un non-lieu le 10 août suivant.