Venu à Lyon très jeune avec ses parents, Pierre Dufournel avait été renvoyé de l’usine Tragvous où il travaillait. Entré très vite en contact avec les milieux socialistes et anarchistes, il avait adhéré au groupe Ni Dieu ni maître. Fin 1887 il était parti pour Paris. Tiré au sort il fut envoyé à Grenoble et en 1888 déserta « en emportant ses effets militaires ». Arrêté peu après il fut condamné à un an de prison. Au bout de 10 mois il fut gracié et réintégré au 22è régiment de ligne à Montélimar. Fin 1891 il désertait à nouveau et passait en Belgique avec son ami Blandin. Tous deux collaboraient alors au journal La Réforme. Après avoir été expulsé pour “complot contre le roi”, il avait gagné la Grande-Bretagne. Il faisait fréquemment des voyages à Londres et à Paris
Veant de Londres avec l’allemand Frugendorf Le Petit Charles il avait été arrêté à Paris le 17 juillet 1892 avec Parmeggiani, puis avait été traduit en décembre 1892 devant un conseil de guerre à Lyon qui l’avait condamné à 5 ans de travaux publics et aurait été envoyé dans un bataillon en Afrique du nord.
Sa compagne Alice Spencer demeurait à yon où elle recevait des secours des anarchistes lyonnais.
Selon certaines sources il se serait évadé de Toulon. Passé en Angleterre is’agit-il de Prosper Dufournel dit Cabot recruté comme mouchard par Scotland Yard de 1900 à 1904 qui serait rentré en France à la suite d’une amnistie ?
Le Libertaire annonçait le décès de Pierre Dufournel le 20 juillet 1908 à l’hôpital Tenon de Paris.