François Dessolin Marquis était militant du groupe de Montceau-les-Mines où à la fin des années 1890 il était considéré comme comptant « parmi les anarchistes les plus turbulents de Montceau ». Il avait été condamné en simple police à diverses reprises pour « coups et blessures, bris d’objets, tapages », notamment à la mi juillet 1900 où, avec Broutchoux, François Vernet (19 ans) et Jean Air (18 ans), procès-verbal lui avait été dressé pour bris de carreaux d’un café et de diverses habitations. Il était marié à Marie Revaillot et père d’un enfant.
A l’automne 1900 il était soldat au 10e régiment d’infanterie de ligne à Auxonne en Côte-d’Or et où il avait été inscrit sous le prénom de « Philibert ».
En 1905 il était signalé comme ayant disparu de Monrceau les Mines et était recherché. En novembre 1905, près d’une écluse dans la région de Nemours, avait été trouvé un paletot contenant un livret militaire de Philibert Dessolin, né en février 1879. Les gendarmes, bien qu’aucun corps n’ait été retrouvé dans le canal, imaginèrent qu’il s’était suicidé, pi qu’il avait simulé un suicide ou bien encore qu’il avait été jeté à l’eau après une bagarre. Quelques jours plus tard, Dessolin qui conduisait alors des bateaux, était allé réclamer son paletot à la gendarmerie.
Au début des années 1920, sous le nom de Philibert Dessolin, il conduisait des bateaux entre Paris et la Saône-et-Loire pour le compte de la Compagnie de navigation du Centre (21 quai d’Anjou, Paris Vèle). Il habitait sur les bateaux et était en déplacement permanent sur les canaux. En 1924, sur le bateau « Buffle » traîné par une mule et deux ânes et chargé de pierres, il voyageait en compagnie de la veuve Françoise Fontain (?) née Ragot (68 ans) et de son enfant âgé de 12 ans.
Il y a vraisemblablement identité avec Dessolin qui, en octobre 1884, lors de l’affaire de la Bande noire (voir Gueslaff) suite à une série d’attentats dans le bassin houiller de Montceau-les-Mines, et notamment celui contre la chapelle de Magny, avait été arrêté et transféré à Chalon, puis avec Dessolin, membre au début des années 1890 du groupe Les Résolus de Dijon dont le principal animateur était François Monod. Ses sœurs — Marie compagne de Vivant Bonnot et Reine, chanteuse lyrique — étaient également militantes. Sur une photo du groupe Les résolus saisie chez Monod, il figurait au n°11 (Voir Monod pour la liste).