Ouvrier catholique et monarchiste, Lambert Hansen, dit Borguet (ou Borgnet) d’Ougrée, était devenu anarchiste après avoir vu, à chaque grève, les ouvriers chargés et réprimés par les gendarmes.

Le 22 janvier 1888, aux côtés de Warmotte de Verviers et de Mouzon de Liège, ilavait été l’un des orateurs de la réunion organisée par le groupe anarchiste d’Ougrée au cabaret Thiry pour dénoncer le suffrage universel et à laquelle environ 50 prsonnes avaient assisté.

Le 9 septembre 1888, lors de l’inauguration du local de la coopérative de Saint-Gille-Lez-Liège, il avait pris la parole après les orateurs socialistes et avait dénoncé toutes les formes de l’État, le suffrage universel et — appelé les travailleurs à s’émanciper eux-mêmes.

Début décembre 1888, lors de plusieurs meetings tenus à Lize Seraing, Flemalle Grande et Jemeppe, il avait appelé à la grève générale qu’il présentait « comme le commencement de la révolution » et dans les réunions anarchistes préconisait, avec notamment Cardinal et Secretin, l’emploi de la dynamite.

Suite à l’explosion le 25 décembre 1888 d’une cartouche de dynamite devant le domicile d’un chef de service de la mine, Hansen avait été perquisitionné par la police qui avait saisi un grand nombre de journaux anarchistes dont La Révolte et du Le ça ira ainsi qu’un exemplaire de L’Indicateur anarchiste, des cartouches de dnamite, des tubes et du fulminate. La veille il avait dans un meeting préconisé la formation de groupes d’action et avait déclaré se mettre à la disposition de tout camarade voulant s’instruire dans le maniement d’explosifs. Poursuivi à Liège, il fut condamné le 4 janvier à 3 mois de prison et 100 francs d’amende. A son avocat lui ayant proposé un recours en grâce, il avait refusé avec indignation disant qu’il « ne reconnaissait pas le droit aux bourgeois de le condamner et par conséquent celui de lui faire grâce »…
Dès sa sortie de prison, il avait participé le 17 mars 1889 à un meeting anarchiste à Seraing où, après avoir protesté contre sa condamnation, il avait déclaré « être fier d’avoir été en prison pour une cause qui lui est chère et qu’il professera toujours quoiqu’il arrive ».

Dans la nuit du 28 mars 1891, Lambert Hansen avait participé avec Bustin et Langendorf à un vol de dynamité à la poudrière d’Ombret. Tous trois, arrêtés lors d’un contrôle de police, étaient parvenus à prendre la fuite et à gagner la France dont ils furent extradés. Lors du procès en mars 1892 Hansen fut condamné à 15 ans de travaux forcés tandis que ses compagnons Bustin et Langendorf étaient condamnés à 12 ans et qu’étaient acquittés Marcotty, Matheyssen et Beduin.

Suite à une série d’attentats à Liège en mars-avril 1892, 16 compagnons dont Jules Moineau (voir ce nom) furent arrêtés et traduits le 18 juillet devant la cour d’assises de Liège dans un procès appelé « l’affaire des anarchistes » dans lequel i Hansen fut adjoint et condamné à 10 ans.