Dictionnaire international des militants anarchistes
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MARINI, Giovanni
Né en 1942 à Sacco - mort le 20 décembre 2001 - Salerne (Campanie)
Article mis en ligne le 14 mars 2015
dernière modification le 7 septembre 2023

par ps
Giovanni Marini (1974)

Giovanni Marini avait commencé à militer au parti communiste de Salerne avant de devenir anarchiste et d’émigrer à la recherche de travail d’abord à Monza puis à Milan où il travailla en usine. Licencié suite à sa participation aux luttes de "l’automne chaud" de la fin des années 1960, il rentra alors à Salerne.

Militant anarchiste de Salerne, Giovanni Marini avait découvert en 1972 l’identité du camionneur responsable de « l’accident » dans lequel avaient été tués 5 compagnons anarchistes menant une contre enquête lors de l’affaire Valpreda et des attentats de 1969 à Milan. Il fut dès lors l’objet de nombreuses menaces de mort et d’appels téléphoniques anonymes.

Le 7 juillet 1972, avec les compagnons Gennaro Cariati et Francesco Mastrogiovanni qui fut blessé, il fut agressé par un groupe de fascistes du Mouvement social italien (MSI) dont l’un fut mortellement blessé dans l’affrontement. G. Marini fut arrêté le soir même avec son camarade et fut emprisonné.

Transféré à la prison de Caltanisetta (Sicile) il y passa de longs mois au cachot : « Cette cellule… est un tunnel étroit, dépourvu de lumière et d’air, et a seulement une ouverture à environ 3 mètres du sol, une sorte de meurtrière à bouche de loup, pas plus grande de 20 à 30 centimètres de coté. Il dort sur un grabat de pierre et a pour matelas une planche de bois de moindre épaisseur. Il bénéficie d’une période d’air de 15 minutes par jour… est totalement dépourvu de services hygiéniques et il ne peut même pas se laver… L’impression reçue est que Marini est en train de vivre un procès de dévitalisation » (Déclarations de son avocat, août 1973). Il fut par la suite transféré à plusieurs reprises dans diverses prisons (Salerne, Potenza) et fut l’objet à chaque transfert d’insultes, de violences et passages à tabac.

Le procès commencé le 28 février 1974 fut suspendu à la suite « d’incidents ». Le 30 mars le procès reprenait et Marini fut condamné en juillet à 12 ans de prison pour "homicide volontaire" par le tribunal de Vallo della Lucania. Le 28 avril 1975, en appel, après 18 transferts en 3 ans de détention où il fut notamment interné pendant un mois dans un cachot souterrain, il fut condamné à Salerne à 8 ans de prison pour « coups et blessures ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner ».

Cette affaire fut l’occasion d’une importante campagne internationale de solidarité menée par le mouvement libertaire et notamment d’une manifestation internationale à Milan le 1er décembre 1973.

G. Marini fut remis en liberté surveillée à la fin 1979. Deux des néo-fascistes impliqués dans l’attentat de Milan en décembre 1969, avaient été remis en liberté sans être jugés en juillet 1976.

A la fin de sa période de liberté surveillée, il fut une nouvelle fois arrêté en décembre 1982 à Salerne, accusé d’appartenir aux Brigades rouges, avant d’être finalement innocenté.

Giovanni Marini, qui s’était petit à petit marginalisé de la vie socviale et politique, est décédé le 23 décembre 2001 d’un infarctus.

Œuvre : - No folli e giusti (1975) ; - Di sordomuti posti (1981) ; - Antologia poetica (1989) ; - Antonio per inerzia (1989) ; - Il bambino chiamato Zio Ciccio (1999).


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