Fils d’Hugues et de Jeanne Samais, Claude Colas, qui demeurait 27 rue Sainte-Elisabeth à Roanne, avait été condamné en tre 1884 et 1890 à diverses courtes peines de prison et amendes pour “outrages à agents, bris de clôtures, voies de faits, coups et blessures”. Suite à une conférence à Roanne en octobre 1890 avec Octave Jahn et Paul Bernard, Claude Colas, qui résidait à Villefranche, avait été poursuivi pour “provocation au meurtre, au pillage et à l’incendie non suivi d’effet” ; il avait notamment déclaré : “….le bulletin de vote ne peut que nuire à l’émancipation des travailleurs … si nous voulons être heureux, il n’y a qu’une chose à faire, supprimer toute cette vermine qui s’appelle gouvernement, autorité, magistrature, propriétaires et patrons, tous ces gens là dans des tonneaux pleins de dynamite pour y être pulvérisés et on les fout ensuite dans la Loire en pâture aux poissons ». Lors de la perquisition à son domicile la police avait notamment saisi un placard intitulé Vive le vol. Selon la police il habitait chez ses beaux parents les époux Ducommin chez qui se réunissait les anarchistes dont un certain Jean Boissy. Il fut condamné par contumace, comme ses camarades, à un an de prison et 100 fr d’amende. Réfugié en Suisse, d’abor à Genève où il avait été logé chez Moise Ardaine, il avait ensuite gagné Lausanne avec sa femme. A l’autombne 1891 la police signalait qu’il était en étroite relation avec le compagnon François Says expulsé de France, d’Italie et du canton de Genève. Lors de son passage à Genève il avait pris les noms de Jules Victor et de Paul Ducommun du nom de jeune fille de sa compagne et soeir de l’un des frères Ducommun qui avait été condamné par défaut le 21 novembre à Villefranche à 6 mois de prison et s’était réfugié en Suisse.
En mars 1892, en appel, il était condamné à 4 mois de prison et 100 fr d’amende. Arrêté lors des grandes rafles préventives à la manifestation du 1er mai 1892, il avait été condamné à Montbrisson à une nouvelle peine de 3 mois de prison pour un discours tenu en 1890 ou 1891. A l’été 1893, à sa sortie de prison, il demeurait 14 rue de la Quarantaine à Villefranche. Le 20 novembre 1893 une perquisition menée à son domicile n’avait donné aucun résultat. Lors de la nouvelle vague de perquisitions et arrestations du 1er janvier 1894, la police ne le trouva pas à son domicile rue Jouffroy à Lyon.
Ouvrier chaudronnier, Claude Colas, qui portait au bras gauche le tatouage d’un marteau, d’un burin et des lettres C.C., figurait sur l’état vert des anarchistes, avait été signalé comme disparu de Lyon en 1897, puis avait été localisé à Troyes en 1899 où il vivait avec sa femme et leur enfant chez le militant Mortperrin et où travaillait en 1900 comme teinturier.
Selon la police il était « parti furtivement » de Troyes au printemps 1901 et était alors « coiffé d’une casquette noir-vert, chemise couleur lie de vin, tricot sous la chemise rayé noir et rouge, ceinture noire à la taille, pantalon en velours marron avec des taches noires ».
En 1905, sous le nom de Nicolas, il vivait à Troyes avec sa femme née Marie Céline Ducommun (née à Dijon le 7 juillet 1869) qui figurait également à l’état vert des anarchistes, qu’il avait épousé en mars 1888 et qui vivait alors sous le nom de Claudine Deschizeaux (ou Desciseaux). Le couple était parent d’un fils, Jules, né en 1890 à Villefranche.
Le 23 juillet 1905 Calude Colas avait été arrêté pour « coups et blessures à son frère et à sa belle sœur ». Fin 1905, la police signalait son départ de Troyes avec sa compagne sans doute à destination de Dijon ou de Villefranche (Rhône)
Au début des années 1910 il était membre du groupe anarchiste et antimilitariste de Villefranche et se faisait appeler, semble-t-il, Claude Berger.
Il figurait toujours en 1912 sur une liste d’anarchistes de Troyes.