Dictionnaire international des militants anarchistes
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MALARA, Antonino “Nino”
Né le 2 juillet 1898 à Reggio di Calabria – mort le 17 mars 1975 - Cheminot – FAI – Reggio Calabria & Cosenza (Calabre) - Rome
Article mis en ligne le 15 janvier 2015
dernière modification le 10 septembre 2023

par ps
premier assis à droite : Antonio Malara avec un groupe de compagnons (Confinat de Favignana, décembre 1926)

Antonio Malara Nino fut dès l’après guerre un très actif propagandiste anarchiste chez les cheminots en Calabre. Il fut notamment le principal organisateur de la grève générale cheminote tenue du 21 au 29 janvier 1920, puis de plusieurs grèves menées en 1921 et 1922, ce qui lui valut d’être licencié des chemins de fer dès l’arrivée au pouvoir des fascistes.

Antonino Malara fut ensuite le gérant du journal L’Amico del popolo (Reggio Calabria, 5 numéros, du 14 décembre 1924 au 1er mai 1925) qu’il avait fondé avec Bruno Misefari. Suite à la saisie par la police du numéro 5, il participa à sa diffusion clandestine. Cette même année 1925 il s’installa à Cosenza où il fut embauché comme ouvrier des chemins de fer. Le 20 septembre 1925 suite à une dénonciation, il était arrêté pour « complot contre l’État » avec plusieurs militants communistes dont Fausto Gullo avec lesquels il était en contact. Remis en liberté faute de preuves, il était alors renvoyé à Reggio Calabria avant de revenir rapidement à Cosenza où il parvint à trouver un emploi d’ouvrier tourneur. Il y continuait d’y militer au groupe anarchiste local dont le noyau le plus actif se trouvait dans la quartier de Surdo où les compagnons Vicenzo et Sandro Turco, chaque matin allient au marché de Cosenza pour y vendre fruits et légumes emballés dans divers journaux « subversifs », permettant ainsi la diffusion d’informations antifascistes.

Parallèlement il continuait d’entretenir des rapports avec le syndicat des cheminots avec notamment Andrea Croccia, qui après avoir d’abord milité dans les rangs socialistes, avait adhéré en 1923 au groupe anarchiste de Consenza. Il était également en contact avec plusieurs autres militants de la province. En 1926 Malara fut arrêté et condamné à 5 ans de déportation au confinat de Favignana.

Remis en liberté en 1932, il revenait à Cosenza, reprenait contact avec les compagnons dont Croccia qui, tout en restant anarchiste, avait alors adhéré au Parti communiste d’Italie (PCDI).

En 1936, lors du déclenchement de la guerre et de la révolution en Espagne, il fut particulièrement actif dans le recrutement de volontaires antifascistes pour aller combattre en Espagne. Le 27 mars 1939, à l’occasion de la visite de Mussolini à Cosenza, il fut arrêté avant d’être ensuite relâché.

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il fut l’organisateur avec A. Croccia d’un groupe de propagande antifasciste qui allait être actif sur les trains des lignes Paola-Cosenza et Cosenza-Sibari- Taranto. En octobre 1942, il fut l’un des fondateurs à Cosenza d’un organisme unitaire, le Front unique pour la liberté, auquel les anarchistes adhérèrent sous le nom de Unité prolétaire.

Dès la Libération, il participa à la réorganisation du mouvement libertaire : il avait participé avec Giacomo Bottino et Stefano Vatteroni à la réunion tenue à Rome le 6 mai 1945 de la Fédération communiste libertaire Laziale (FCL), puis, du 15 au 19 septembre 1945, il fut l’un des délégués calabrais, avec Bottino et Luigi Sofra du Congrès national tenu à Carrare où fut fondée la Fédération anarchiste italienne (FAI). Il fut par la suite le délégué de la Fédération calabraise à de nombreux congrès de la FAI notamment à Bologne (16-20 mars 1947), Rimini (3 août 1947), Canosa (22-24 février 1948). Puis il alla à Rome où il continua d’être actif au syndicat national des cheminots jusqu’à la fin des années 1950 où il retourna à Cosenza.

En 1965, lors des débats au sein de la FAI entre « organisationnels » et « anti-organisationnels » -, fidèle à la conception malatestanienne du fédéralisme anarchiste et à son implication dans le monde ouvrier, il continua de militer au sein de la FAI. En 1968 il était membre du groupe Bakunin de Cosenza (Calabre), l’un des plus actifs de Calabre et participait à la dénonciation et à la résistance contre la stratégie d’État et la répression après l’attentat de la Piazza Fontana. Le groupe prenait alors le nom de Errico Malatesta.

Suite aux évènements de Reggio du Calabria en 1970, où de nombreux groupes s’étaient formés, il participait avec le groupe Malatesta à la fondation en 1973 de l’Organisation anarchiste calabraise, réunissant les groupes et individualités de la région et qui au cours de ces années allait mener une intense campagne contre la stratégie de la tension et pour la diffusion des idées libertaires.

Antonio Malara est décédé à Rome le 17 mars 1975.

Œuvre : - Antifascismo anarchico 1919-1945, A quelli che rimasero (Rome, 1995).


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