Dictionnaire international des militants anarchistes
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PERFETTO, Quirino
Né à Torino di Sangro (Abruzzes) le 25 août 1888 – mort le 14 novembre 1950 - Cheminot – UCAI – FAI – Sulmona (Abruzzes) – Foggia (Pouilles)
Article mis en ligne le 17 décembre 2014
dernière modification le 27 octobre 2023

par ps

Après avoir passé le diplôme de machiniste ferroviaire, Quirino Perfetto avait été affecté dans l’immédiate après guerre à Salmona dans les Abruzzes. En 1920 il fut nommé secrétaire de la section locale du Syndicat des cheminots italiens (SFI) et fut l’organisateur de la grève des 20 au 29 janvier. Parallèlement il était le correspondant de Umanità nova où il écrivait des comptes rendus sur les lutes ouvrières menées dans les Abruzzes.

Il organisa ensuite la grève du 1er mai 1920, puis, une nouvelle grève le 18 ami en solidarité avec le chef de gare Vincenzo Scapaticci qui avait été le seul cheminot à avoir été condamné pour avoir participé à la grève de janvier. Ce dernier mouvement de protestation auquel participèrent quelques 600 cheminots et l’agitation menée par Perfetto et les compagnons anarchistes jusqu’à la fin juillet, aboutirent à l’amnistie de Scapaticci.

Le 9 septembre 1920 il fut l’organisateur d’une réunion clandestine des cheminots anarchistes de Sulmona en vue de préparer un soviet et d’organiser l’autogestion des transports. Parallèlement il organisait la solidarité avec les travailleurs qui occupaient les usines de Bussi sul Tirino où le 14 septembre, venant de la zone ferroviaire de Sulmona, arrivait une voiture chargée de 4 mitrailleuses tandis qu’était bloquée totalement la circulation des trains Sulmona-Castellamare. Suite à l’intervention des carabiniers et à l’arrestation de Q. Perfetto, se déclenchait spontanément une grève de tout le personnel obtenant la remise en liberté de Perfetto. Le 27 septembre il dirigeait de nouveau l’agitation des cheminots pour des améliorations de travail.

Le 14 octobre 1920 il fut l’un des organisateurs de la grève de soutien à la Russie et pour la libération des prisonniers politiques. Le 18 octobre suivant, suite à l’agression par un groupe fasciste du compagnon Antonio Diolaiti, il organisait avec Scapaticci une grève de 24 heures qui allait totalement paralyse le trafic des lignes Chieti-Avezzano et Aquila-Isernia.

Parallèlement à son action syndicale, il était également très actif dans le mouvement anarchiste régional. Il avait été notamment l’un des principaux organisateurs du congrès anarchiste régional tenu le 20 mai 1920 où avait été constitué la Fédération communiste anarchiste des Abruzzes adhérente à l’Union communiste anarchiste italienne (UCAI) dont le siege avait été fixé à Sulmona. Secrétaire du groupe de Sulmona, il fut délégué de la Fédération des Abruzzes au congrès tenu par l’UAI à Bologne (1-14 juillet 1920), et organisa le congrès de la Fédération en août à Castellmare Adriatico, puis le 5 septembre les conférences anarchistes tenues à la Bourse du travail.

Suite aux actions du 14 septembre, il fut arrêté et l’objet d’une perquisition où la police confisqua la correspondance de la Fédération anarchiste des Abruzzes.

En 1921 il participa à l’organisation du groupe Arditi des cheminots et fut l’orateur le 16 octobre d’un meeting à Sulmona de soutien à Sacco et Vanzetti. Quelques jours plus tard, le 23 octobre, il organisait le 3e congrès de la Fédération anarchiste des Abruzzes à Sulmona, puis fut le délégué du groupe I Liberi au 3e congrès de l’UAI tenu à Ancône du 1er au 4 novembre. En janvier 1922 il fut l’organisateur et l’orateur d’une nouvelle mobilisation en faveur de Sacco et Vanzetti, puis d’une mobilisation en faveur de Leo Flores du groupe des Arditi del popolo qui avait été détenu. Au printemps il était l’un des dirigeants des Arditi de Sulmona.

Suite à une grève en août 1922 il était renvoyé des Chemins de fer, puis était arrêté avec d’autres cheminots à Aquila en 1923. Après sa remise en liberté il allait à Foggia où il allait travailler pour une entreprise de chauffage urbain dont il sera licencié pour raisons politiques. En 1926 il fut ;l’objet d’une perquisition où la police saisira de nombreux livres et brochures anarchistes ainsi qu’une photo autographe de Malatesta. Il dut exercer divers métiers – voyageur de commerce, électricien, mécanicien – et fut arrêté à plusieurs reprises par la police.

En 1940, après s’être réjoui chez un coiffeur de la mort du fasciste Italo Balbo, il fut dénoncé, arrêté puis en 1941 interné à Zungoli où il parvint à organiser un groupe clandestin antifasciste et fut alors transféré à Mirabello Eclano (Campanie) en Italie méridionale où il allait rester jusqu’à la Libération de la region.

Revenu à Foggia, qui avait été victime de bombardements causant de nombreuses victimes, il retrouva sa famille, puis fit partie de groupes de déplacés par les Allemands à Chieti puis à Ascoli Pisceno. Il parvenait à échapper à la surveillance des allemands et retournait à Foggia où dès la Libération il était nommé chef de gare et renouait les contacts avec les compagnons. Il participait alors à la formation du groupe Michele Angiolillo et participait comme délégué de la Fédération anarchiste des Pouilles les 17-18 mars 1946 au congrès de la Fédération anarchiste italienne (FAI) tenu à Florence. En septembre il rédigeait le numéro unique de Anarchia rendant compte de ce congrès. Il fut également à cette époque l’organisateur de la Fédération des groupes anarchistes de Capitanata adhérente à la FAI.

Avec le groupe M. Angiolillo il allait énormément travailler à la coordination des anarchistes pour la réorganisation du mouvement ouvrier et syndicaliste, écrivant alors de nombreux articles dans le journal Era Nuova (Turin) où à partir de 1949 il fut chargé d’une rubrique sur l’histoire de l’anarchisme. Parallèlement il participait énormément à aider la sœur de Michele Angiolillo qui était alors âgée et dans ue grande indigence. Il fut également délégué à plusieurs congrès et conférences de la FAI à Bologne (16-20 mai 1947), Rimini (3 août 1947) et Canosa di Puglia (22-24 février 1948).

Hospitalisé pour une tumeur aux bronches, Quirino Perfetto décédait à l’hôpital de Nocera le 14 novembre 1950.


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