Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PALLAS LATORRE, Paulino

Né à Cambrils (Tarragone) en 1862 — fusillé le 6 octobre 1893 — Ouvrier typographe — MLE — Barcelone (Catalogne) — France — Italie — Rosario (Argentine) — Brésil
Article mis en ligne le 30 septembre 2014
dernière modification le 23 juillet 2024

par ps
Paulino Pallas Latorre

Fils d’un tailleur de pierres de Maella (Saragosse), Paulino Pallas Latorre avait eu une enfance très dure. Devenu apprenti compositeur en imprimerie, il devint anarchiste à la lecture de nombreux ouvrages. Il voyagea par la suite en France, en Italie, en Angleterre — il aurait été en 1888 délégué espagnol à un congrès de libres penseurs à Londres — puis en Argentine où il rencontra Malatesta et où, à Rosario, il fut l’un des orateurs du 1er mai 1890. Il serait ensuite allé au Brésil, où, selon certaines sources, il aurait été l’auteur de l’attentat à la bombe au théâtre Alcantara de Rio le 1er mai 1891.

Revenu en Espagne où il ne trouva pas d’emploi, il acheta une machine à coudre lui permettant de travailler pour une fabrique de vêtements. Installé à Barcelone il était membre du groupe anarchiste Bienvenuto Salud.

Le 24 septembre 1893, lors d’une revue des troupes par le maréchal Arsenio Martinez Campos, persécuteur des anarchistes et bourreau des ouvriers de Xérès, il lança deux bombes qui blessèrent mortellement un gendarme, blessèrent légèrement deux officiers et deux policiers et tuèrent le cheval de Campos qui lui en fut quitte pour une légère égratignure. Traduit devant une cour martiale Pallas fut condamné à mort et fusillé au fossé nord-ouest de Montjuich le 6 octobre 1893 aux cris de « Vive la révolution sociale ! Vive l’anarchie ! ». Lors de la lecture de la sentence de mort devant le juge d’instruction, il avait refusé de s’agenouiller, refusa toute intervention d’un représentant de l’Église et avait dit à ses enfants autorisés à le voir : « Si un jour vous entendez dire que je suis mort criminel, affirmez que c’est un mensonge et que je suis mort pour ma famille et pour les besogneux. »

La presse anarchiste de l’époque ouvrit une souscription pour soutenir sa mère, sa compagne et leurs 4 enfants tandis que le congrès anarchiste tenu à Chicago en 1893 revendiqua son geste comme un acte de justice. Cet attentat que Pallas avait revendiqué dès son arrestation avoir commis sans aucun complice, fut suivi par l’arrestation de centaines de travailleurs à Barcelone et Madrid et la nomination de Martinez Campos comme Capitaine général de Catalogne.


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