Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PUJOL, Fermin [NADAL ARIGAS, José]

Né à Barcelone vers 1917 — mort le 24 juin 1998 — MLE — CNT — Barcelone (Catalogne) — Paris — Algérie
Article mis en ligne le 30 juin 2014
dernière modification le 8 août 2024

par ps
Fermin Pujol (1944)

Fils d’un commerçant en vêtements à Sabadell, Fermin Pujol, dont le véritable nom était José Nadal Artigas, s’était enrôlé dès le début du coup d’État franquiste dans la Colonne Durruti puis 26e Division où il fut responsable politique d’une brigade. Sur le front de Madrid, il fut blessé en 1937 à Monte Negrillo.

Passé en France le 17 Février 1939 avec la 26e Division, il fut interné ensuite au camp d’Argelès dont il s’évada au bout de 6 mois avec son frère Constant et d’autres compagnons. Il gagna ensuite Lyon puis Saint-Étienne où il travailla dans une mine de charbon. Au moment de la déclaration de guerre et pour éviter d’être mobilisé, il décida avec quelques compagnons de s’embarquer pour l’Afrique du nord. A Casablanca, il fut peu après arrêté par les autorités françaises et contraint de s’engager dans la Légion étrangère en Algérie.

Au moment de l’armistice il se trouvait à Dakar et, avec d’autres compagnons emmenant leur armement, il déserta et rejoignit à Brazzaville l’armée de la France libre avec laquelle il allait combattre au Soudan, en Syrie et surtout à Bir-Hakeim dans la 13e Brigade mixte de la Légion où se trouvaient beaucoup d’espagnols. Après le débarquement allié en Afrique du nord, il rejoignit un corps franc d’Afrique commandé par Joseph Putz, un ancien des brigades internationales. Après avoir combattu de décembre 1942 à mai 1943 en Tunisie contre l’Afrikakorps de Rommel, il rejoignit avec de nombreux autres espagnols la 2e Division blindée qui venait de s’organiser autour du général Leclerc.

Transféré en Angleterre il participait ensuite avec la 9e Compagnie (« la Nueve », pratiquement entièrement formée d’espagnols dont les compagnons Lozano, Arrue Luis Royo, etc.) de la 2e DB à la libération de la Normandie où ils avaient débarqué le 8 août 1944 et avaient affrontés pendant 4 jours la 9e Panzer Division à Escouché où son frère Constant sera tué et lui-même blessé, puis le 24 août 1944 aux premiers éléments qui pénétrèrent avec le capitaine Dronne dans Paris insurgé. Il poursuivit ensuite la campagne d’Alsace (libération de Strasbourg) et d’Allemagne jusqu’au « nid d’aigles « de Hitler à Bertchesgaden.

Fermin Pujol, qui avait le grade de sergent et avait été décoré de la Croix de guerre avec palmes, fut démobilisé en juillet 1945, après avoir refusé d’aller en Indochine avec la 2e DB — « Les chinois ne m’avaient rien fait » — et s’installa à Paris où il allait travailler à l’usine Renault-Billancourt : traité de « sale étranger » par un contremaître, Fermin lui cassa une pelle sur la tête ; convoqué par la direction et suite à l’intervention d’un chef du personnel, ancien de la 2e DB, il fut seulement changé d’atelier et continua pendant 30 ans à travailler chez Renault.

Marié à une espagnols, dont il eut une fille morte à l’âge de 4 ans, il pensa rentrer en Espagne à la mort de Rranco, mais se rendant compte que « cette Espagne n’avait rien à voir avec celle dont il se souvenait et qu’il désirait », il opta pour rester en France. Au moment de sa retraite il alla s’installer avec sa compagne Amalia en Normandie à Argentré près d’Escouché.

Fermin Pujol est décédé le 24 juin 1998.


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