Ancien militant de la CGT d’origine belge, Oscar Maes avait, à ses dires, syndiqué quelques 5000 ouvriers boulangers. Il avait ensuite émigré aux États-Unis où il s’était installé à Philadelphie (Pennsylvanie) et en 1904 était entré en contact avec les milieux socialistes franco-américains et s’était abonné au journal socialiste L’Union des travailleurs (Charleroi, 1901-1916) publié par L. Goaziou.
Syndicaliste révolutionnaire proche des anarchistes, il envoya aux Temps nouveaux de Jean Grave un article intitulé « Camarades d’Amérique du Nord » où il se montrait favorable aux IWW et dénonçait les « crimes de Gompers contre la classe ouvrière » à l’occasion d’un voyage de ce dernier en Europe. Cer article fut reproduit dans L’Action syndicale (Lens, 1904-1910) du 19 septembre 1909.
En 1910 il déménagea à Trenton (New Jersey) et épousa Margaret Levan, originaire de Philadelphie. Proche de l’anarchiste Jules Scarcériaux, il y organisa la section locale des IWW. Bilingue il était également membre de la Communistic library de Trenton.
Membre de la section locale 425 des IWW, il fut l’un des rédacteurs de l’organe francophone des IWW, L’Émancipation (Olneyville) où il écrivit de nombreux articles sur le syndicalisme qui furent repris dans les colonnes de L’Union des travailleurs.
De retour en Pennsylvanie, il était au printemps 1912 l’un des animateurs d’un groupe d’études sociales et d’action libertaire. Il écrivit quelques semaines après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, à L’Union des travailleurs que de nombreux militants socialistes, syndicalistes et anarchistes étaient partis se battre au front. Il versa par ailleurs son écot à la souscription lancée par le journal au profit des victimes de guerre. Peu après, en novembre 1914, lors de la convention tenue par l’American Federation of Labour (AFL) il fit la connaissance de Goaziou. En janvier 1915 il fit savoir aux camarades de la Fédération socialiste française qu’une section socialiste francophone était sur le point d’être fondée à Philadelphie.
Il s’agit vraisemblablement du compagnon Maës, condamné à une peine de travaux forcés et déporté au bagne de Nouvelle-Calédonie d’où, à l’issue de sa peine fin 1900, il avait dû payer son voyage de retour vers l’Europe. A son arrivée à Marseille le 3 décembre 1900, et sous le coup d’une mesure d’expulsion de France, il fut aussitôt arrêté et emprisonné. Le 23 décembre il fut embarqué en voiture cellulaire qui, après plusieurs arrêts dans diverses villes, le conduisit le 27 à Chaumont où, en raison des vacances de fin d’année, il fut emprisonné jusqu’au 12 janvier, avant d’être enfin conduit à la frontière belge le lendemain (cf. Les Temps nouveaux, 15 février 1901).