A l’origine typographe puis ouvrier du bâtiment, Alfred Amiguet, secrétaire non rémunéré de la Fédération des unions ouvrières de Suisse romande (FUOSR), prit une part très active à la grève générale de 1907 à Vevey et fut à de nombreuses reprises condamné pour « outrage à l’autorité » : 30 jours de prison suite à des discours publics à Vevey avec Noverraz le secrétaire de l’Union ouvière de Lausanne ; 15 jours de prison et 50f d’amende avec Henri Baud et Bornand suite à un article paru dans l’organe syndicaliste révolutionnaire La Voix du Peuple (Pully-Lausanne) dont il était un collaborateur régulier — parfois sous la signature Louise Desprès ou A.A. — et dont il sera l’éditeur responsable (1911-1914).
En 1912 il s’installa à Genève. Ami et collaborateur de Louis Bertoni, il donna une série de conférences pour sa libération en 1918-1919 et écrivit régulièrement dans Le réveil anarchiste de 1914 à la fin des années 1920, puis au Réveil clandestin (Quelque part en Suisse) de 1939 à 1946, et enfin, après la mort de Bertoni, aux nouvelles séries du Réveil de 1947 à 1960 dont il fut également l’éditeur responsable de 1947 à 1950.
Les 16 et 17 septembre 1922, il avait participé à la conférence internationale organisée à Bienne et Saint-Imier par L. Bertoni pour le cinquantenaire de l’Internationale anti autoritaire.
Antimilitariste convaincu, socialiste anarchiste et libre penseur, Alfred Amiguet, qui était marié avec Emma Nallet, est décédé à Genève le 27 avril 1963 d’une crise cardiaque et a été incinéré le 1er mai suivant en présence notamment d’André Bösiger qui, au nom du groupe du Réveil lui rendit un émouvant hommage.