Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LACOUR, Léonard

Né le 27 mars 1886 à Roziers Saint-Georges (Haute-Vienne) — mort le 11 janvier 1950 — Maçon ; artisan cordonnier — CGT — Montrouge (Hauts-de-Seine)
Article mis en ligne le 7 mars 2014
dernière modification le 1er novembre 2024

par ps

Fils d’un chef cantonnier, Léonard Lacour fréquenta l’école communale d’Eymoutiers (Haute-Vienne) de six à onze ans et obtint le certificat d’études primaires. Il se maria avec Marie-Louise Camuzat, fille d’une petit paysan de Nesploy (Loiret) qui avait également un fils devenu professeur d’anglais à Limoges, membre de la SFIO et franc-maçon dans les années 30. Il commença à travailler en 1897, « la misère des parents, dit-il dans son autobiographie de novembre 1932, les obligeant à [le] louer comme domestique de ferme ». Il fut ensuite maçon jusqu’à la guerre.

Le 29 juin 1898, lors d’une réunion publique organisée par le groupe L’Idée Nouvelle à la salle des sociétés savantes, avec Pelloutier, il avait vivement dénoncé l’antisémitisme, déclarant que « seuls les imbéciles et les militaires pouvaient être antisémites » et rappelant que « sur 8 millions de juifs répartis sur toute la terre, il y a 6 millions de prolétaires plus malheureux que les prolétaires des autres races ». Il avait terminé son discours par un hommage à Bernard Lazare et à Zola pour leur action en faveur de Dreyfus et par les cris « Vive la révolution ! Vive l’anarchie ! ».

Avant 1914 et pendant la guerre, Lacour fut un militant anarcho-syndicaliste. Il appartint à divers groupes anarchistes de 1904 à 1912, notamment au groupe des Temps nouveaux. Il lut un grand nombre de brochures anarchistes (Kropotkine, J. Grave, E. Reclus). Membre pendant trois ans des Jeunesses syndicalistes, il milita au Syndicat de la maçonnerie (pierre) de 1905 à 1914 et fut membre de sa CE et délégué la propagande de 1910 à 1914. Il fut aussi trésorier pour la construction de la Maison des syndicats en 1914. Il participa aux grèves du bâtiment en 1905, 1906, et 1911. Plusieurs fois arrêté, il fut condamné à des peines de prison : trois mois en 1906 (45 jours effectués), un an en décembre 1907 (9 mois effectués) — pour diffusion à des soldats du tract Crosse en l’air (voir Henriette Roussel) —, un mois en 1910 à titre militaire, huit jours en 1911 et quinze en 1916 lors de la révolte militaire du Grand Palais. Il déserta en 1917 et devint cordonnier. En 1920 il adhéra au Parti communiste auquel il resta fidèle jusqu’à sondécès le 11 janvier 1950 à Paris. (voir sa notice complète dans le Maitron)

Lors du procès aux assises de la Seine les 30 et 31 décembre 1907, où il était poursuivi avec 17 autres jeunes gens — Duchateau, Michaud, Deslandes, Menier, Masniaud, Charragnat, Docquet, Passant, Leblanc, Ranques, Thomas, Mazelaigne, Bouviat, Duncas, Coindeau et Delage — et Hélène Roussel pour la distribution d’une affiche-tract incitant es militaires à la désobéissance, à l’avocat général qui lui avait reproché de ne pas payer son loyer, il avait répliqué : « Je suis maçon. Je construis de belles maisons, de beaux appartements pour les autres, je peux bien me loger dans les mansardes gratuitement ». Comme plusieurs de ses camarades il fut condamné à une peine de 1 an de prison.


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