Claudius Gillot était le fils d’un vigneron et d’une journalière. En novembre 1912 il avait été condamné à 3 mois de prison pour « vol » à Chalon sue Saône. Trésorier du syndicat des ouvriers boutonniers en nacre de Méru (Oise) vers 1920, il était domicilié 20 cité Fessard dans cette commune ouvrière du département de l’Oise et époque où il adhéra au parti communiste. Secrétaire adjoint des Jeunesses Communistes de Méru en janvier 1921, il fut signalé par le préfet de l’Oise en 1922 comme l’un des dirigeants de la section communiste, mais dès le mois de juin 1923, l’organe communiste Le Travailleur du Nord-Est le traitait “d’anarchiste”., d’autant que dès janvier 1923, son nom était apparu dans Le Libertaire me responsable de la bibliothèque du groupe anarchiste de Méru où il demeurait 20 cité Fessart.
Secrétaire du groupe anarchiste de Méru créé en en janvier 1925, il était, selon un rapport du commissaire spécial, inscrit au carnet B. En juin 1925 il avait été arrêté sur dénonciation et incarcéré après avoir diffusé tracts et placards de l’ Union anarchiste.
En janvier 1933 il avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour vol et recel à Beauvais.
Claudius Gillot qui demeurait alors rue d’Andeville à Meru figurait en 1934 sur une liste d’anarchistes de l’Oise. Il aurait été à la tête d’une fabrique de boutons comptant 17 ouvriers.
Le 6 mars 1935, il subissait une nouvelle condamnation à 4 mois de prison pour vol par la cour d’appel d’Amiens qui révoqua son sursis précédent.
Le 9 novembre 1939 il fut appréhendé à Château-Thierry après avoir payé un hôtelier avec des faux bons de réquisition de marchandise et s’être présenté comme étant le lieutenant Claude Giroux, officier du 2e Bureau de l’armée en mission. Il était accompagné de Rolande Aurerin (née Laniel) qui était également porteuse d’un faux laissez-passer lui permettant de circuler dans les zones militaires. Dans sa voiture la police avait trouvé, soigneusement caché, un carnet de bons de réquisition et divers papiers. Lors de son interrogatoire il avoua avoir été membre du groupe anarchiste Germinal et prétendit s’être procuré les tampons figurant sur ses faux papiers et les bons au siège du Libertaire à Paris. Le rapport, classé “secret” envoyé à la Direction de la Sureté minimisait l’affaire, parlant d’un préjudice de 2.000 francs (obtenus par les bons de réquisition), présentait Gillot plutôt comme un déséquilibré et concluait qu’il ne semblait pas que Gillot ni la femme Aurerin aient « cherché à recueillir des renseignements concernant notre Défense nationale ». Toutefois une perquisition au siège du Libertaire était préconisée (cf. Arch. Nat. 2001016/201).
La presse locale nous apprend que la Cour de Justice de la Somme, le 28 février 1946, n’a pu juger « Gillot Claudius, 49 ans, industriel à Méru, inculpé d’atteinte à la sureté extérieure de l’État, le prévenu ne s’étant pas présenté. ». S’agit il de l’affaire de novembre 1939 ?
C. Gillot qui s’était marié à Méru le 20 avril 1918, est décédé le 28 septembre 1972 à Briennon sur Armançon (Yonne).