Dictionnaire international des militants anarchistes
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WINTSCH, Jean
Né à Odessa le 19 janvier 1880, - mort à Lausanne le 27 avril 1943. - Médecin, scolaire ; professeur – Lausanne (Suisse)
Article mis en ligne le 10 février 2014
dernière modification le 27 octobre 2023

par Gianpiero Bottinelli, Marianne Enckell, ps
Jean Wintsch

Depuis l’été 1901, Jean Wintsch, encore étudiant, était un des collaborateurs les plus assidus du Réveil de Genève, avec Bertoni et Herzig ; il écrivait aussi beaucoup dans la Voix du Peuple, l’organe syndicaliste révolutionnaire de Suisse romande, depuis 1907, et dans d’autres périodiques anarchistes. Il rédigea pour le congrès anarchiste d’Amsterdam de 1907 un rapport sur la Fédération communiste anarchiste de la Suisse romande qui fut présenté par Amédée Dunois. En 1908, il fonda le groupe malthusien de Lausanne et était l’un des responsables de la Fédération communiste anarchiste de la Suisse Romande. La Fédération, fondée à Neuchâtel le 9 décembre 1906, comprenait environ 200 membres répartis dans les groupes de La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Saint-Julien Genève, Lausanne, Vevey, Montreux ainsi qu’un groupe de Fribourgeois et le groupement libertaire Valaisan (cf. Les Temps nouveaux, 16 mai 1908).

Il fut orateur dans de nombreuses assemblées, interprète dans des réunions comme le Congrès antimilitariste de Bienne en novembre 1909. Mais il est surtout connu pour la création au 4 rue de la Madeleine de l’École Ferrer de Lausanne, qui vécut du 1er novembre 1910 au 15 avril 1919 malgré des difficultés en tous genres. Son Bulletin eut trente numéros de 1910 à 1921 et Wintsch en fut l’administrateur de 1913 à 1921. Il collabora également à L’Almanach des travailleurs (Pully-Lausanne, 1908-1913) et à L’Aube (Lausanne, 1917-1918).

Lors de la Première Guerre mondiale, Wintsch bien qu’antimilitariste prit le parti des interventionnistes considérant que seule la France, patrie de la révolution et des droits de l’homme, saura avec ses alliés défaire le militarisme allemand, ouvrant ainsi la voie à la suppression de tous les militarismes. Le mouvement anarchiste était déchiré, et la difficulté des échanges et des communications pendant les années de guerre n’aida pas à clarifier les positions des uns et des autres.

Wintsch lança alors le périodique La Libre Fédération, qui dura quatre ans (1915-1919) ; il fut aussi éditeur responsable du périodique de la Libre Pensée, et publia un Bulletin Russe en 1919-1920. Il collabora enfin de 1925 à 1939 à la revue Plus Loin du docteur Marc Pierrot (Paris).

En 1931 il devint médecin des écoles de Lausanne et membre de la Commission scolaire ; il développa dans ces nouvelles tâches le service des infirmières scolaires, les colonies de vacances, les réfectoires. Il enseigna aussi à l’École des sciences sociales de l’Université et publia de nombreux articles et ouvrages spécialisés sur l’hygiène et la pédagogie.

Il se rendit en Espagne aux premiers mois de la révolution, avec son fils Pierre, et au retour donna des conférences, notamment à la Maison du Peuple de Lausanne, et des articles.

Jean Wintsch, qui était marié depuis janvier 1904 à Nathalie Maléefe et avait deux enfants, est décédé à Lausanne le 27 avril 1943

Œuvres : -Un essai d’institution ouvrière, l’École Ferrer, Lausanne 1919 (rééd. Entremonde 2009) ; -Un artiste lausannois, Steinlen, Lausanne, Lapie 1921 ; - L’École espagnole, Lausanne, Maison du Peuple 1937 ; - De la prophylaxie des maladies vénériennes, 1921 ; - Les premières manifestations motrices et mentales chez l’enfant, 1935 ; - Les enfants délinquants, questions d’hygiène infantile et mentale, 1939.