Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

NICOLAS, Henri, Jules

Né à Annonay (Ardèche) le 15 novembre 1857 — Ouvrier mégissier — Chaumont (Haute-Marne)
Article mis en ligne le 18 octobre 2008
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.

Dès le début des années 1880 Henri Nicolas était membre à Annonay de la Fédération socialiste de l’est qui regroupait la plupart des anarchistes de la région.

Marié à Chaumont (Haute-Marne) où il y résidait depuis 1889 et y travaillait comme ouvrier mégissier à la ganterie Tréfousse, Henri Nicolas était sans doute le frère aîné de Gustave Nicolas. Préventivement à la manifestation du 1er mai et comme de nombreux compagnons tant à Paris qu’en province, il fut arrêté fin avril 1892 à Chaumont avec notamment Serre, Rodach et Monfils, puis fut remis en liberté à la mi mai. Lors de la perquisition à son domicile la police avait saisi deux placards anarchistes, 5 numéros du Père Peinard et de La Révolte, 2 numéros d’un journal anarchiste espagnol, deux brochures, un cahier écrit à la main et renfermant des théories anarchistes et un cours d’espagnol.

À la suite de la répression organisée contre les anarchistes après l’attentat de Vaillant au Palais-Bourbon, une perquisition opérée à son domicile en janvier 1894 amena la saisie d’une brochure, Sloughine le Nihiliste de Hugues Le Roux, de trois numéros de l’année 1893 du journal anarchiste La Révolte et d’un numéro de journal illustré Le Chambard socialiste. Il fut laissé en liberté provisoire et devint secrétaire du syndicat des ouvriers mégissiers dit " de rivière”. Il inquiéta de plus en plus les autorités, qui, sous le prétexte qu’il entretenait " une correspondance active et discrète avec divers compagnons”, qu’il exerçait " plus particulièrement son influence néfaste sur des camarades aux instincts criminels, lui-même étant capable de toute mauvaise action”, le firent figurer, le 31 décembre 1894, sur l’état récapitulatif des anarchistes astreints à résidence fixe avec notamment Auguste Serre, Marie-Eugène Bresson et Humblot.

Nicolas sembla se faire ignorer pendant l’année 1895. À Chaumont, en effet, l’esprit du monde ouvrier avait changé. À la suite de nombreuses satisfactions obtenues, les ouvriers penchaient vers un socialisme modéré qui l’emporta, par exemple, lors du renouvellement du comité directeur de la Bourse du Travail, et Nicolas en fut écarté. Toutefois en 1896, Henri Nicolas reparut sur la scène chaumontaise et fut élu secrétaire de la Bourse du Travail, Thiébault Edme étant trésorier. À la veille des élections municipales, il forma avec ses camarades Exbrayat, Humblot et Serre une sorte de comité électoral ouvrier qui eut charge d’élaborer une liste sociale ouvrière dont le programme socialiste devait n’avoir rien de commun avec le programme bourgeois. L’électoralisme de ce comité devait être d’un genre particulier puisque le comité fit appel à Sébastien Faure pour faire, les 16, 18 et 19 avril, trois conférences sur l’anarchisme. C’est Henri Nicolas qui hébergea l’orateur.


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