Giuseppe Sorrentino dit Platano, venant de Lyon, avait été signalé en 1908 comme « anarchiste dangereux » à son arrivée à Toulon où il demeurait 29 rue Pomet. Il travailla d’abord comme ouvrier boulanger puis comme manœuvre dans une caserne. Il fut arrêté le 18 mars 1909 avec Van Theust et Heyraud chez qui il habitait rue des Savonniers et fut inculpé de propagande antimilitariste, tous 3 étant suspecté d’avoir placarde des affiches Aux soldats. Lors de la perquisition la police avait saisi un revolver lui appartenant, des brochures anarchistes appartenant à Heyraud et divers journaux anarchistes italiens et français. Il fut semble-t-il ensuite proposé à l’expulsion.
Devenu illégaliste il fréquenta au début des années 1910 les milieux individualistes proches du journal L’anarchie. Il est décrit par Victor Serge comme petit, blond et frisé. Il rêvait de rejoindre un milieu libre en Argentine. Il n’en eut pas le temps. Jules Bonnot, avec lequel il voyageait à bord d’une automobile volée, lui tira une balle dans la tête un matin de novembre 1911 sur la route reliant Melun à Paris. Il affirma que Platano s’étant blessé en manipulant son browning, il avait dû l’achever. Pour la police, une querelle relative au partage d’un butin, aurait opposé les deux hommes et Bonnot aurait abattu son complice. Certains individualistes acceptèrent la version de Bonnot. D’autres émirent des doutes.