Carlo Terzaghi avait fondé en 1871 à Turin le journal Il proletario italiano où il défendait les positions de la Commune et s’opposait à Mazzini. En septembre il avait pris contact avec Marx et Bakounine afin d’obtenir leur soutien et de fonder une section de l’Internationale à Turin. Il publia alors les journaux L’Emancipazione del proletariato puis Il Proletario et fut le délégué à plusieurs congrès dont celui de Rimini. Toutefois un mandat lui fut refusé pour assister au congrès de Saint-Imier en septembre 1872, les compagnons jurassiens le suspectant de jouer un double jeu, ce qui fut confirmé par une enquête menée par Carlo Cafiero en novembre 1872 et lui valut d’être exclu en mars 1873 de la fédération italienne.
Installé à Genève à l’automne 1874, il fut rédacteur du journal Il Proletario (Genève, décembre 1874-mai 1875) dont il ne tarda pas à être écarté et publia alors la revue bilingue Re Quan Quan (Genève, 4 numéros, décembre 1876-février 1878) où il tentait de répondre aux accusions de la Fédération jurassienne, de Cafiero, Malatesta et d’autres tout en défendant les mesures répressives du gouvernement italien. Il édita ensuite le journal Rabagas (1878-1882) et se spécialisa dans les provocations et délations contribuant à l’expulsion de Suisse de nombreux militants anarchistes — dont Malatesta — socialistes et républicains.
En 1884 sous le pseudonyme Angelo Azzati, il fut à l’origine de la publication des feuilles L’Ère nouvelle (Genève, juin-septembre 1884), puis de L’explosion (Carouge, 2 numéros, avril 1884) dont l’éditeur responsable était Jean-François Wirz et où il polémiqua notamment avec Georges Herziz l’attaquant très vivement et l’accusant de « craindre la concurrence des vrais révolutionnaires ». Dans son premier numéro le journal déclarait ne pas avoir de programme : « Nous n’en avons pas et nous n’en voulons point. Les programmes sont faits pour ceux qui veulent s’enrégimenter. ».
L’enquête menée en 1885 par le procureur de la Confédération sur les menées anarchistes révéla son rôle d’indicateur, mais sous divers pseudonymes il continua de se faire passer pour anarchiste et fut sans doute à l’origine de l’arrestation en France de A. Pini en 1889, année où il fut une nouvelle fois dénoncé comme “espion” par Malatesta et par Giuseppe Cioci de la rédaction du journal L’Associazione (Nice-Londres) révélant la véritable identité de Azzati dans une lettre publiée dans La Révolte du 23 novembre 1889.
Terzaghi est décédé à Genève le 11 décembre 1897.