Giuditta Zanella avait d’abord milité au Parti socialiste avant d’adhérer comme ses sœurs Maria, Elena et Lina à l’anarchisme et de devenir la compagne du militant libertaire Ilario Margarita. Arrêtée en 1915, la police signalait sa participation aux manifestations « subversives » et l’importante propagande qu’elle menait auprès des ouvrières de Turin.
A la fin des années 1920 elle parvint à émigrer avec son compagnon aux Amériques (Cuba et États-Unis), puis en France et en Belgique avant de gagner Barcelone où au début des années 1930 ils vivaient à Barcelone avec Francisco Ferrer, le petit fils de Francisco Ferrer y Guardia. Arrêtée avec son compagnon en juillet 1932 à Barcelone, tous deux étaient expulsés en France fin septembre, mais revenaient clandestinement à Barcelone.
Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936 elle participait aux combats à Barcelone puis, partait comme volontaire dans la Colonne Durruti tandis que son compagnon intégrait la Colonne Ortiz. Après plusieurs mois sur le front de Saragosse — elle fut l’une des trois survivantes de sa compagnie lors d’une bataille —, elle retourna à l’arrière. Lors des affrontements de mai 1937 avec les staliniens à Barcelone, elle fut blessée au bras et fut témoin de l’assassinat de son camarade Francisco Ferrer.
Passée en France sans doute lors de la Retirada, elle était signalée comme résidant en septembre 1939 à Saint-Clément (Corrèze).
Après la Seconde guerre mondiale et la Libération, elle continua de participer au mouvement libertaire à Turin aux cotés d’Ilario Margarita. Giuditta Zanella est décédée à Turin le 5 septembre 1962.