Dictionnaire international des militants anarchistes
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MARGARITA, Ilario “UNICO” ; “IGLESIAS” ; “ILARIO DI CASTELRED”
Né à Chivasso (Castelrosso) le 4 février 1887 – mort le 21 octobre 1974 - Maçon - USI - Turin (Piémont) - Brescia (Lombardie) – La Havane (Cuba) – Boston (Massachusetts)– Barcelone (Catalogne)
Article mis en ligne le 23 juin 2008
dernière modification le 22 février 2024

par R.D.

Ilario Margarita, surnommé Unico parquequ’il avait toujours sur lui un exemplaire de l’ouvrage de Stirner, avait été condamné pour la première fois en 1906 à trois mois et 7 jours de prison pour « menaces, incitation à la délinquance et à la lutte de classes ». En 1909 il fut le rédacteur du numéro unique de Senza patria qui lui valut une nouvelle condamnation à 4 mois et 20 jours de prison et à une amende. A la recherche d’emploi il partait en 1913 pour Genève dont il était immédiatement expulsé. L’année suivante il fut l’un des fondateurs du Faisceau libertaire de Turin dont il fut nommé secrétaire.

Pendant la guerre, il participait au congrès anarchiste clandestin tenu à Florence en 1916 et écopait d’une nouvelle condamnation à un mois et 10 jours de prison pour avoir participé à une manifestation contre la guerre. En 1917, après avoir édité un tract antimilitariste signé « un groupe de religieux », il était poursuivi avec Tommaso Elia, Enrico Cherubini, Francesco Allolio, Giuseppe Rubino et Corrado Quaglino et était condamné à 3 ans de réclusion pour « incitation à la désertion ». il collaborait sous divers pseudonymes - dont Barricata, Evelino Margharita, Red, Evelino Iglesias, Ilario di Castelred, etc – à plusieurs titres de la presse libertaire dont L’Avvenire anarchico (Pise, mai 1910-23 juin 1922). Bon orateur et conférencier, il prenait souvent la parole au nom des groupes anarchistes ou de l’Union Syndicale Italienne (USI). En 1920 il participa activement au mouvement d’occupation des usines et l’année suivante fut pendant quelques mois le secrétaire de l’USI de Brescia. Puis il fut l’un des organisateurs à Turin en 1922 du groupe antifasciste des Arditi del popolo.

Arrêté pour une tentative d’homicide d’un agent de la sécurité, il s’exilait d’abord en France, à Paris puis à Marseille avant de partir pour Cuba où il était en 1925 et participait aux activités des exilés anarchistes italiens et à à celles de la Chambre du travail de la Havane. En 1927, pour échapper à la répression déclenchée contre les anarchistes par le général Machado, il émigrait clandestinement aux États-Unis où pendant quelques mois, sous le pseudonyme de Ilario di Castelred il allait être le gérant de L’Adunata dei Refrattari puis le gérant du quinzomadaire Aurora (Boston, 15 février 1928 à mai 1930).

Après la proclamation de la République en 1931, il gagnait avec sa compagne Giuditta Zanella (1885-1962) l’Espagne d’où l’année suivante, il était expulsé après avoir été détenu 3 mois. Après un bref séjour à Toulouse (Haute-Garonne), il regagnait clandestinement Barcelone. Sous le nom de Iglesias, il fut le bibliothécaire du local de la CNT de Gracia. En juillet 1936 il participait aux combats contre le soulèvement franquiste, puis s’enrôlait comme milicien dans la Colonne Ortiz puis dans la section italienne de la Colonne Ascaso.

Exilé en France lors de la retirada, il fut interné au camp d’Argelès et à Gurs. Enrôlé en 1940 dans une compagnie de travailleurs étrangers, il était libéré après la percée allemande et parvenait à gagner à pieds la Belgique où il demandait son rapatriement en Italie. Dès son arrivée il était condamné à 5 ans d’isolement et était interné à Tremiti. Libéré en septembre 1943, il participait immédiatement à la résistance.

Il fut délégué au congrès inter-régional de la Fédération anarchiste communiste libertaire de Haute Italie (FACLAI) tenu à Milan les 23-25 juin 1945. Puis il participait à la réorganisation du mouvement libertaire et fit l’un des promoteurs de la reconstruction de l’USI dont en 1950 il était membre du Comité de coordination à Turin et rédacteur de son organe Guerra di Classe (Turin). Il tenait alors une sorte de kiosque à livres transportable sur le Corso Vinzaglio, et chaque dimanche polémiquait sur la place de la gare avec les communistes. Il fut l’éditeur des trois numéros uniques du journal La Rivendicazione sociale (Turin, mars & juin 1963, mars 1964) et du numéro unique de Rivoluzione Libertaria (Turin, octobre 1963) consacré à la défense des libertaires cubains emprisonnés par le régime castriste. A la fin de sa vie il était membre de la section italienne de l’Alliance ouvrière anarchiste (AOA) et du Mouvement anarchiste mondial (MAM). Farouchement anticommuniste, Ilario Margarita, tout en restant un anarchiste traditionnel, défendait la démocratie qu’il considérait comme « un espace de liberté ». Ilario Margarita est décédé à Turin le 21 octobre 1974 et a été incinéré.


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