Felipe Vallespi Cabistan avait assisté à l’âge de 10 ans, pendant la dictature de Primo de Rivera, à une réunion clandestine de la CNT de Fayon dont son père était le secrétaire. A 14 ans il adhérait à la CNT puis à la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) avec lesquelles il allait participer aux sorties champêtres servant de couverture aux activités de l’organisation.
Menuisier de formation il travailla également dans les mines et dans une cimenterie et après le coup d’État franquiste de juillet 1936, s’engagea dans l’armée républicaine. Il participa aux combats sur le front d’Aragon (Teruel, Saragosse) et de Madrid. Sorti avec le grade de liautenant de l’école militaire de Figueras, il fut ensuite affecté dans une unité d’artillerie.
Le 9 février 1939, lors de la Retirada, il passait en France et fut interné dans les camps d’Argelès, Saint-Cyprien et Agde jusqu’en septembre 1939. Sa compagne passée en France quelques jours avant lui avait été internée à la prison de Limoges puis à Bourganeuf (Creuse). Enrôlé dans une compagnoe de travailleurs étrangers, et après avoir travaillé pendant un mois pour un viticulteur de la région d’Agde, Felipe Vallespi s’engagea dans l’armée française et fut envoyé sur la ligne Maginot. Fait prisonnier par les Allemands le 22 juin 1940, il fut d’abord interné au Stalag V D et envoyé à Strasbourg pour travailler dans une usine d’armement puis le 11 décembre 1940, lors d’un convoi de 846 espagnols, il fut déporté au camp de concentration de Mauthausen (matricule 5338) où il il devait d’abord travailler pendant deux années dans les carrières puis d’être affeecté à une usine d’armement appelée « Stejer Berek ». Au camp de Mauthausen il fit partie de l’organisation clandestine et fut le responsable d’un groupe qui récupéra quelques batons de dynamite dans la carrière.
Après la libération du camp en mai 1945, il fut rapatrié en France où il retrouva sa compagne à Guéret en Creuse. A cette époque il était abonné au journal España Libre. Jusqu’en 1954 Felipe Vallespi fut le secrétaire du noyau de la CNT en Creuse. Au cours de l’un des trois ou quatre voyages qu’il effectua en Espagne, notamment pour voir sa mère, il dut quitter en hâte le domicile de ses parents après avoir été dénoncé par un voisin. Felipe Vallespi, toujours membre de la CNT, résida par la suite à La Roche Blanche dans le Puy-de-Dôme.
Felipe Vallespi, qui était le père de quatre enfants (Liberto, Germinal, Ideal et Philippe) et dont la compagne Maria était considéée commela fille adoptive de la compagne de Tomas Cañizares, est décédé le 26 mai 2000 à La Roche Blanche (Puy-de-Dôme).