En 1882 Léonard Van Gestel s’était engagé à Lille au 3e Bataillon de la Légion étrangère basé à Sidi Bel Abbès. Le 21 juin 1883, après avoir déserté la veille, il avait été arrêté à la frontière marocaine et avait été condamné le 24 août à Oran à 5 ans de travaux publics qu’il allait effectuer à Mers El Kébir. Le 14 mai 1885 il désertait une nouvelle fois avant d’être arrêté à Bougies et d’être condamné le 29 octobre 1885 à une nouvelle peine de 5 ans de travaux publics.

Le 6 août 1889 Léonard Van Geste, avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion par le Gouverneur général de l’Algérie

Le 17 septembre 1891 il désertait pur la 3e fois et parvenait à s’embarquer à Nemours pour Gibraltar, puis sur le voilier Étoile de Nantes à destination de Naples, Après avoir traversé l’Italie à pied, il pénétrait en France par Saint-Jean de-Maurienne puis entrait en Suisse et arrivait à Genève le 15 octobre 1891.

Réfugié en Suisse sous le nom de Louis Girard, il était membre à l’automne 1891 d’un groupe de cambrioleurs et faux monnayeurs anarchistes qui se réunissaient chez Moise Ardaine et dont faisaient égaiement partie les frères Granfjean, Panchard, Heller et Gauthier. Avec ce dernier il avait comparu le 23 novembre 1891 devant la cour correctionnelle de Genève, sous l’inculpation de vols : le 1er d’un fût de rhum, et tous deux d’un tonneau de raisins. Après s’être déclaré auteur du vol, Girard était revenu sur ses déclarations – ayant juste reconnu avoir aidé au transport du fut par solidarité – et avait été acquitté et relâché. Conduit au commissariat de police, un arrêté d’expulsion lui avait été notifié avec un délai de 24 h. Ce n’est qu’à ce moment qu’l avait révélé sa véritable identité.

Il figurait en 1903 sur l’Sidi Bel Abbès des anarchistes étrangers expulsés de France