Dictionnaire international des militants anarchistes
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BROCHER, Victorine (née MALENFANT, épouse ROUCHY) “Victorine B.”
Née à Paris le 4 septembre 1838 (ou 1839 ?) – morte le 4 novembre 1921 - Enseignante - Paris – Londres - Lausanne
Article mis en ligne le 5 février 2011
dernière modification le 22 février 2024

par R.D.
Victorine Brocher

Née Malenfant, Victorine avait épousé Jean Rouchy en 1861. En 1867 tous deux participaient à la fondation d’une boulangerie coopérative. En 1871, avec son compagnon elle participa la Commune de Paris. Cantinière du bataillon les Défenseurs de la République (Turcos de la Commune), elle fut félicitée « du courage qu’elle a montré en suivant le bataillon au feu et de l’humanité qu’elle a eue pour les blessés dans les journées du 29 et du 30 avril » (Jounal Officiel Commune, 17 mai 1871). Elle fut notamment présente sur les barricades du Chateau-d’Eau. Arrêtée et condamnée à mort pour l’incendie de la Cour des comptes, elle parvenait à s’enfuir en Suisse tandis que son compagnon, condamné à 2 ans, décédait en prison. La mère de Victorine ayant cru reconnaître son cadavre parmi les insurgés fusillés sommairement par les Versaillais, elle fut déclarée morte.

Fin mai 1881, suite aux incidents survenus lors de l’ouverture du congrès socialiste du Centre tenu à Paris, où les délégués anarchistes avaient été refoulés après avoir refusé de donner leurs noms, les compagnons et autres dissidents s’étaient constitués en congrès indépendant réunis 103 boulevard de Ménilmontant. Ce congrès, présidé par Maria (voir ce nom) avait regroupé une centaine de participants dont A. Crié (cercle du Panthéon), Victorine Rouchy (Alliance socialiste révolutionnaire), Bernard (chambre syndicale des homes de peine), Spilleux dit Serraux (mouchard), Émile Pannard (groupe La Révolution sociale) et Vaillat (groupe d’études sociales révolutionnaires).

En juillet 1881, c’est elle qui, à la réunion du groupe de Belleville, avait lu le rapport qui devait être remis à Louis Ulysse Bouisson le délégué au congrès de Londres. Comme déléguée des groupes des 6e, 11e et 20e arrondissements de Paris, elle assista au congrès anarchiste de Londres où elle rencontra Gustave Brocher qui devint son second mari et avec qui elle élèvera plusieurs orphelins de la Commune.

A son retour à Paris fin juillet, elle avait participé avec plusieurs autres délégués – Louis Bouisson, Paul Muller, Serraux et le suisse Georges Ulrich – à une réunion du groupe de l’Alliance des groupes socialistes r"évolutionnaires où Serraux attaqua vivement Victorine Rouchy, l’accusant d’avoir participé au congrès de Londres à des séances secrètes et lui demandant d’en révéler le contenu. V. Rouchy avait répliqué qu’elle n’avait pas de compte à rendre à l’Alliance, mais seulement aux groupes des VIè, XIe et XXe arrondissements dont elle avait été la déléguée. Dans la discussion, le Suisse Ulrich avait traité Bouisson de « canaille » et une bagarre s’était produite entre les deux hommes. A la suite de cet incident, une commission – formée de Durand, Wilhelm et Raoux – devait se réunir chez Bouisson, 31 rue de Beaune, pour rédiger une protestation contre les conclusions du congrès de Londres qui serait adressée à tous les groupes anarchistes en France.

En 1892 elle s’installa à Lausanne où elle ouvrit une librairie. Sous le nom de Victorine B. elle publia en 1909 ses mémoires de la Commune. De 1915 à 1919 elle collabora au jounal interventionniste de Jean Wintsch La Libre Fédération.

Victorine Brocher est décédée à l’hôpital de Lausanne le 4 novembre 1921 des suites d’une opération.

Œuvre : - Souvenirs d’une morte vivante (Lausanne, Lapie, 1909 ; réed. Maspero 1976, La Découverte 2002)


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