Dictionnaire international des militants anarchistes
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BRUYERE, Joseph, Victor “Émile CLAVEL”
Né le 10 juillet 1861 à Grenoble - Ouvrier serrurier – Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 23 août 2010
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

Ouvrier serrurier demeurant 50 rue Thibaudiere à Lyon, Joseph Bruyère était membre au début des années 1880 de la Fédération révolutionnaire de la région est qui regroupait la plupart des militants anarchistes de la région. Il y avait été amené par Pierre Pinoy et demeura ensuite 35 rue Rachais. Il serait arrivéà Lyon, venant de Clermont-Ferrand, en février 1882. Il était également membre à l’automne 1882 de la Ligue pour les intérêts populaires qui regroupait blanquistes et anarchistes (dont Boriasse, Crestin, Pautet) et était animée par Thomassot.
Officiellement il était domicilié à Toulouse où résidait son père.

Le 14 août 1882, il avait été assesseur de la réunion publique organisée à la Croix Rousse par la Fédération pour protester contre les arrestations de Crestin et Bonthoux.

Le 22 octobre 1882, au lendemain de l’arrestation de plusieurs compagnons - dont Gautier et Bordat - il fut l’un des orateurs de la réunion publique "les exploits de la police" tenue à la salle de l’Alcazar et présidée par Renaud. Il y dénonça notamment les arrestations, les perquisitions, démentit l’arrestation de Dejoux et traita le commissaire présent dans la salle de “brigand”.

Suite aux violentes manifestations des mineurs de Montceau-les-Mines (août 1882) et des attentats commis à Lyon (octobre), il fut l’objet d’un mandat d’arrêt le 28 octobre comme de nombreux autres compagnons, mais parvint à s’enfuir. Il était alors appelé au 96e régiment de ligne de Romans (Drôme), et s’était insoumis, n’ayant t pas répondu à l’ordre d’appel. Le 12 novembre suivant, lors d’une réunion chez Bordat, il y avait fait part de son refus de gagner la Suisse et son intention de se rendre aux autorités et étant mobilisable d’obtenir une feuille de route pour rejoindre son corps.Toutefois il aurait séjourné 2 semaines à Genève où ne trouvant pas de travail, serait revenu à pieds à Lyon. Il fut soupçonné de préparer avec d’autres compagnons une action ou un attentat contre le juge d’instruction du procès en préparation. Après son arrestation, il refusa de répondre à diverses questions, refusa de signer les procès verbaux d’interrogatoire et fut incarcéré à la prison Saint-Paul.

Sous le nom de Émile Clavel, il fut arrêté à Lyon le 8 décembre 1882 avec Michel Sala qui avait pris l’identité de Alain Léger. Lors de la perquisition dans leur garni, la police avait saisi une "aiguille" (en fait une fine alène de bourrelier) que Bruyère prétendit “en ricanant” être empoisonnée et qui donna lieu à une expertise qui se révéla négative. Il était également porteur d’un extrait de registre de naissance au nom de Clavel, de la brochure de Bonthoux "Menace à la bourgeoisie", du placard Manifeste socialiste révolutionnaire des groupes anarchistes de Paris et de divers noms et adresses d’anarchistes…
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Impliqué dans le procès dit des 66 (voir Toussaint Bordat) qui s’ouvrit à Lyon le 8 janvier 1883, il y fut condamné le 19 janvier à un an de prison, 100fr d’amende et cinq ans de privation des droits civiques. Cette peine fut réduite le 13 Mars, à la cour d’appel de Lyon, à huit mois de prison, 50fr d’amende et cinq ans de privation des droits.
Vers 1886 il était au service militaire.


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