Après des études à l’école Modelo (protestante) d’Alicante, Tomas Vera avait été l’un des fondateurs de la Fédération locale des Jeunesses Libertaires (FIJL). Membre de la CNT il participait également à la fondation d’un Athénée libertaire.
Lors de la grève de mai 1933, il fut accusé d’avoir participé au sabotage du train Trenet de La Marina et fut arrêté à son domicile de la rue Lepanto dans le vieux quartier de San Roque. Lors de la perquisition la police dispersera son importante bibliothèque qui rassembalit de nombreuses œuvres d’auteurs libertaires dont tous les volumes de L’Homme et la terre de Reclus et de nombreux ouvrages de Han Ryner.
Après dix mois de prison préventive, il fut semble-t-il libéré. Après avoir épousé sa compagne Julia, tous deux gagnèrent ensuite Barcelone où Tomas Vera, insoumis, allait vivre sous une fausse identité et où le couple souffrira des pires privations et même de la faim. Dessinateur de talent et retoucheur de photos, il collabora le pseudonyme de Esbelt à Solidaridad obrera et à la revue mensuelle Liberacion (Barcelone, juin 1935-1936, 11 numéros) dirigée par A. G. Gilabert.
En juillet 1936 il s’enrôla comme milicien dans la Colonne Ascaso, puis, après la militarisation, fut nommé lieutenant d’information de la 128e Brigade Mixte puis de l’État major de la Division. En avril 1937 il participait à l’assemblée constitutive du Syndicat CNT des dessinateurs de Barcelone dont il fut nommé délégué. Envoyé avec sa brigade sur le front d’Estrémadure, il en profita, lors d’accalmies dans les combats, pour peindre quelques paysages de la Sierra de Cabeza de Buey (Badajoz). Tomas Vera a été tué par l’explosion d’un obus le 26 janvier 1938 à Cabeza de Buey.