Très jeune membre de la Jeunesse anarchiste d’Elisabethgrad et militant de la confédération Nabat, Jean Tcharine (parfois orthographié Tcherine) avaoit fait partie de la délégation makhnoviste lors de l’accord passé entre la Makhnovtschina et le pouvoir soviétique. Le 26 novembre 1920, alors qu’il se trouvait à Kharkov pour assister au congrès anarchiste qui devait s’y tenir le 1er décembre, il était arrêté par les bolchéviques avec plus de 300 autres militants. Transféré aux îles Solovki, il rombait sérieusement malade des suites d’une affection gastrique et pulmonaire. Après plusieurs grèves de la faim ayant duré de 7 à 13 jours, il parvenait à obtenir son transfert à la prison Boutirki de Moscou où il resta plusieurs mois à l’infirmerie. Après que son état ait empiré (ulcére et tuberculose), la Guépéou le remit en liberté le 9 avril 1926 et permit, à sa compagne et ses amis de la plcer dans un sanatorium toujours sous la surveillance de la police. Dès qu’il commença à reprendre des forces, il fut déporté administrativement pour trois ans à Elisabethgrad.
Il s’agit sans doute duTcharine qui en 1923 était aux iles Solovetski d’où en avril 1924, il co-signait avec les compagnons A. Chiline, E. Tchek-Massowa, A. Woltchonok, Lia Gotman, P. Kourganskaya, F. Krassawitchkov, F. Kounetzoff, A Sozowa, W. Mochow et N. Kirbounov, une lettre clandestine dénonçant le massacre dont ils avaient été témoins, le 19 décembre 1923, d’un groupe de prisonniers socialistes révolutionnaires par les tchékistes. Deux autres compagnons arrivés plus tard aux Solovki, S. Modine et A. Dwoitchenko, furent également signataires de cette lettre qui parvint sur le continent en juillet 1924, puis à Berlin en septembre avant d’être publiée dans Le Libertaire (11 octobre 1924).
En 1926 il était à l’isolateur politique de Tobolsk en Sibérie.